Série d’articles autour des propriétaires successifs d’une maison appartenant maintenant à ma famille, dans le village de Louin, Deux-Sèvres (79). Pour le #ChallengeAZ 2020
Une des maisons concernées par l’acte de donation partage de 1859 (ici), celle attribuée à Augustin Marteau, va sortir de la famille Marteau. Augustin Marteau et sa femme Elisabeth Poirault, mariés en 1863 (article) n’ont pas d’enfants.
- 12 octobre 1868, Augustin Marteau fait donation de l’usufruit de sa succession (dont la maison, donc) à sa femme Elisabeth Poirault, chez Me Desmé notaire à Saint-Loup
- 3 septembre 1882, chez Me Desmé, il effectue un leg valant testament à Michel Frugier, maçon demeurant à Louin. Le leg porte sur une maison et dépendances sise au bourg et commune de Louin, et doit prendre effet au terme de l’usufruit
- 2 février 1903, liquidation de la succession d’Augustin Marteau chez Me Théophile Fiévé à Saint-Loup. Il y est fait référence aux actes de 1868 et 1882
- 1910, décès de Elisabeth Poirault veuve d’Augustin Marteau. Michel Frugier devient propriétaire de la maison.
J’ai accès à une partie de l’acte de 1903, et nous avons connaissance des autres actes de manière indirecte pour le moment. Les archives départementales des Deux-Sèvres ont entrepris la numérisation des répertoires et minutes de notaires. Saint-Loup 1859-1910 n’y est pas encore, guettons.
Qui est Michel Frugier, l’héritier de la maison?
Naissance
Michel Frugier est né à Louin le 21 février 1865 de Jacques Philippe Frugier, 29 ans, demeurant à Chambon, commune de Louin, maçon, et de Marie Magdeleine Poyrault, 32 ans, propriétaire, demeurant à Chambon, commune de Louin. Témoins : Augustin Marteau, 29 ans, demeurant à Louin, scieur de long, et Michel Bergerau, 50 ans, demeurant à Louin, scieur de long.
Michel Frugier est donc un fils du couple que l’on a marié dans l’article F, souvenez-vous, ceux qui sont en orange. Du coup, voyez-vous, Michel Frugier est le neveu d’Augustin Marteau , celui qui va lui léguer sa maison, vu que la femme d’Augustin Marteau est Elisabeth Poirault, et Elisabeth Poirault est la sœur de Marie Magdeleine Poyrault, vous suivez ? Non? Sans schéma, moi non plus.

En 1882, lorsque son oncle par alliance Augustin Marteau prévoit de lui léguer sa maison, Michel Frugier est âgé de 17 ans. Nous ne connaissons pas la raison exacte de ce leg, alors qu’Augustin Marteau a deux nièces, Eugénie Marteau épouse Gilloire, et Marie Germanie Sauvageau sur laquelle je reviendrai dans l’article J.
Armée
Michel Frugier, classe 1885. Matricule de recrutement 761. Canton de Saint-Loup. Décision du conseil de révision : bon. Parti pour le 90e régiment d’infanterie le 6 décembre 1886. Arrivé au corps le dit jour. Immatriculé sous le numéro 739. Passé au 126è régiment d’infanterie le 18 mai 1888. Immatriculé sous le numéro 696. Certificat de bonne conduite accordée.
Passé dans la réserve de l’armée active le 22 septembre 1890.
Degré d’instruction générale : 3 ; c’est-à-dire qu’il « possède une instruction primaire plus développée » que juste savoir lire et écrire (niveau 2), mais n’a pas le brevet de l’enseignement primaire (niveau 4)
Signalement

Michel Frugier a ensuite effectué plusieurs périodes d’exercice, puis libéré du service militaire le 1er octobre 1910. Consulter la fiche matricule vue 269/504 (site des AD 79)
Mariage
Michel Frugier se marie à Louin en 1893 avec Marie Stéphanie RILLON.
24 janvier 1893, Michel Frugier, 27 ans, demeurant à Chambon , maçon, fils de Jacques Philippe Frugier, 57 ans, maçon, demeurant à Chambon , et de Marie Magdeleine Poyrault, 59 ans, sans profession, demeurant à Chambon
Et Marie Stéphanie Rillon, 27 ans, née à Tessonnière le 5 octobre 1865, lingère demeurant à Louin, de père inconnu et de Marie Rillon, 47 ans, couturière demeurant à Louin
Pas de contrat de mariage. Témoins
- Emile FRUGIER, soldat, 22 ans, demeurant à Verdun, frère du futur
- Augustin MARTEAU, cultivateur, 57 ans, demeurant à Louin, oncle du futur
- Eugène BERTEAU, maréchal, 47 ans, Cholet, oncle de la future
- Stanislas RILLON, maréchal, 43 ans, Saint-Généroux, oncle de la future.
Ensuite
Michel Frugier et Marie Stéphanie Rillon, dont le prénom d’usage était Eglantine, auront un fils, mais aussi un drame absolu lié à la première guerre mondiale. J’en dis plus, plus tard.
Une autre manière de schématiser le lien familiale entre Augustin Marteau et son héritier Michel Frugier serait ceci :
Augustin Marteau °1835 —->Son épouse Louise Elisabeth Poirault °1835 —->Sa sœur Marie Magdeleine Poirault °1832 —-> son fils Michel Frugier °1865
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« Le leg porte sur une maison et dépendances »… En effet la maison en 1882 avait une dépendance, cette fameuse grange situé au bout du terrain que l’on pense avoir été une housche, et aussi plusieurs toits, petits bâtiments qui ont pu abriter poules et lapins. J’ai connu ces bâtiments et j’en ai quelques photos.
La grange est maintenant une maison d’habitation et les toits sont remplacés par des cabanons plus modernes.
Ces dépendances avaient été gardées par les héritiers de Michel Frugier quand ils ont vendu la maison à mon grand-père. Elles sont passées depuis à d’autres.
Il est aussi dans la mémoire familiale que Michel Frugier avait bien des poules, qu’il leur donnait de l’orge pour les nourrir, que cet orge s’est reproduit naturellement dans le jardin et a dégénéré, et que nous avons eu longtemps des épis aux poils raides qui entraient et progressaient dans nos manches et pire quelquefois dans la gorge si nous avions l’imprudence de les porter à la bouche… mauvais souvenir d’enfant…
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