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L comme Loudun, période 2 de l’itinéraire de René Marteau et Renée Aminot

Suite de l’article I comme itinéraire de René Marteau et Renée Aminot

Dans cet article en trois parties, itinéraire de vie de René, second enfant et premier fils de Mathurin Marteau et Marie Jeanne Tessier, les donateurs de l’acte de 1859. Itinéraire particulier d’un fils de cultivateur du village de Louin qui, avec sa femme, quitte sa terre et le son village, exerce des métiers de domestique dans les petites villes limitrophes avant de s’éloigner encore plus, à Loudun, 30 km, où leur fille se marie avec un clerc de notaire.

J’ai choisi de raconter l’histoire de ce couple telle qu’elle est restée dans la mémoire familiale, recueillie cet été auprès d’un de leurs descendants, qui s’appuie je crois sur les mémoires de son père né en 1903 ; et de faire dialoguer la mémoire avec les sources à ma disposition, archives publiques et copies privées. Ceci est un état des recherches au moment où j’écris et a matière à évoluer.

En fin de période 1, le couple a exercé les professions de domestique chez un notaire d’Airvault, puis (lui) cocher au château de Saint-Loup, dans un ordre qui reste à déterminer. Leur fille Eugénie née en 1852 est filleule du notaire, qui est peut-être décédé en 1855 mais lui a légué une (petite?) dot.

Période 2. Loudun

(mémoire)

Quand Eugénie a 14 ans (donc vers 1866) elle est envoyée en apprentissage (couturière) à Loudun et loge chez un ami notaire.. Eugénie y rencontre un clerc de ce notaire,  lui même fils d’un sabotier de Loudun, Auguste Gilloire, et l’épouse. Ils ont deux enfants, René et Denise.

Il est très probable que le couple René Marteau-Renée Aminot ait fini par rejoindre leur fille Eugénie à Loudun.

La mère d’Auguste Gilloire avait tenu un petit café Porte de Chinon qui se doublait de l’atelier de sabotier de son mari (mémoire familiale, écrits du petit fils d’Eugénie). Il est possible que René Marteau et Renée Aminot aient pu finir par donner en permanence un bon coup de main à la belle-mère de leur fille. René lui même a d’ailleurs été repéré comme débitant, soit cabaretier.

(archives)

Difficile de retrouver des traces de l’apprentissage d’Eugénie Marteau à Loudun. Au moment où j’écris, ma sœur explore le recensement de Loudun de 1866 pour retrouver la maisonnée du notaire. Nous n’avons pas le nom du notaire. Peut-être DUPERRON.

AJOUT : Notaire trouvés à Loudun en 1866 (recensement) : Alfred DUCHASTEL, 50 ans, sa femme, trois enfants et un couple de domestiques, Julien ARCHAMBAULT 31 ans et sa femme Julie DUBINGUE, 31 ans ; Charles BERNIER, 40 ans, sa femme et une domestique, Marie FABRE, 35 ans.

Recensement de population, Loudun, 1866

Par contre, en 1866 à Loudun, on a bien le futur mari d’Eugénie Marteau : Auguste GILLOIRE, 15 ans qui vit avec ses parents Auguste Gilloire, sabotier, sa femme Célestine ESSELIN, et ses deux frères Honoré 15 ans et Emile 1 an, au 4 rue de la porte de Chinon.

Recensement de population, Loudun, 1872

Le recensement de 1872 nous apporte une information importante : René Marteau, Renée Aminot et Eugénie qui a 20 ans, vivent tous les trois au 46, rue de la Porte de Chinon. Lui domestique, elle cabaretière. Ce recensement n’indique par le nom des employeurs, et c’est bien dommage. On aurait aussi aimé savoir si Eugénie était couturière.

Dans la même rue, au 98 rue de la porte de Chinon, Auguste GILLOIRE sabotier (êtes-vous d’accord avec mon déchiffrage? La mémoire et d’autres actes de disent sabotier) 48 ans, Célestine ESSELIN sa femme 47 ans, Auguste son fils, clerc de notaire, 21 ans, Honoré son fils 18 ans et Emile son fils 7 ans. Auguste 21 ans clerc de notaire, futur mari d’Eugénie Marteau. Les sources sont insuffisantes pour mettre en évidence qu’Eugénie et Auguste travaillent pour le même notaire.

AD 86, recensement Loudun 1872. Quelle est la profession d’Auguste Gilloire? Dans d’autres actes il est sabotier

En résumé, les recensements de 1866 et 1872 sont tout à fait compatibles avec ce que la mémoire a retenu. En outre, ils précisent que les parents d’Eugénie Marteau se sont installés à Loudun au moins trois ans avant le mariage de leur fille. Ils montrent aussi que les futurs mariés habitaient alors dans la même rue. En revanche, pas de précision sur le nom d’un notaire chez lequel Eugénie aurait fait son apprentissage de couturière tandis qu’Auguste effectuait celui de clerc, ni sur le rôle d’un café tenu par Célestine Esselin la mère d’Auguste Gilloire.

AJOUT. Quelques recherches plus tard, nous apprenons que le 1) Auguste Amédée Duperron, docteur en droit, notaire, s’est marié le 20 novembre 1866 à Blois et qu’il était alors dit domicilié à Loudun 2) Concernant Me Duperron à Loudun, ses répertoires 1865-1868 sont numérisés et accessibles sur le site des archives départementales : ici direct.
Les dates sont cohérentes : Eugénie Marteau aurait pu être employée par le nouveau ménage, à partir de fin novembre 1866. Il faut parcourir le répertoire du notaire à partir de novembre 1866, disons. Trouve-t-on mention d’un contrat d’apprentissage concernant Eugénie Marteau? Si oui, relever la date et se procurer le contrat (soit aux AD, ou attendre la mise en ligne des minutes).

Mariage, 1875

Eugénie Marteau et Auguste Gilloire se marient à Loudun le 30 juin 1875.

Auguste Théodore Gilloire, clerc de notaire, 24 ans, libéré des obligations militaires, fils d’Auguste Gilloire, 50 ans, sabotier et de Célestine Esselin, 49 ans, tous deux demeurant dans la commune

et Eugénie Marie Marteau, 23 ans, couturière, demeurant à Loudun, née à Airvault, fille de René Marteau 55 ans, débitant, et de Renée Aminot son épouse.

Contrat de mariage établi le 29 juin 1875 auprès de Me Duperron, notaire à Loudun

Les témoins sont Auguste Amédé DUPERRON, notaire, 37 ans ; André Léon Michel MAUPION, docteur en médecine, 40 ans, demeurant tous deux à Loudun ; Auguste ESSELIN, propriétaire, 50 ans, commune de Sammarcoles, oncle de l’époux ; Louis Laurent AMINOT, huissier, 33 ans, demeurant à Vouillé (Vienne), cousin de l’épouse.


On a bien la profession de l’épouse, couturière, et celle de l’époux, clerc de notaire. Le contrat de mariage a été établi chez le notaire Duperron. On peut parier qu’Auguste Gilloire est clerc de ce notaire.

En outre, le même Duperron est le premier témoin du mariage. Cela collerait parfaitement avec la mémoire familiale, selon laquelle Eugénie et Auguste se seraient rencontrés chez un notaire, le notaire Duperron donc.

Sur le notaire : on le trouve dans le recensement de 1876, l’année suivant le mariage donc. Auguste Amédé Duperron, 38 ans, au 5, rue de la société, avec sa femme Sabine Amélie Laure LAISNé, 33 ans, née dans le Pas-de-Calais. Deux enfants Marguerite et Nelly, 5 et 8 ans ; deux domestiques, Pierre VERDIER et sa femme Octavie GANDOUDIN, 30 ans (vue 28)1876

Pour revenir au mariage de 1875, le second témoin est un docteur en médecine, MAUPION. On se souvient que René Marteau et Renée Aminot sont enfants de cultivateurs. J’imagine bien que marier leur fille avec comme comme témoins un notaire et un médecin est signe d’une belle ascension sociale.

Concernant le contrat de mariage établi le 29 juin 1875 chez Me Duperron, il figure bien dans les enregistrements du notaire (disponibles en ligne). Pour accéder au contrat, il faudra consulter les minutes aux archives de la Vienne (86), cote 4 E 55/441

Sur les professions des parents des mariés. Déjà je remarque que les professions des mères n’est pas mentionnée, alors que de toute évidence elles travaillent (ça m’énerve). Le père d’Auguste Gilloire est sabotier, tout à fait en accord avec la mémoire familiale et les recensements. René Marteau, le père de la mariée, est débitant. Débitant ça doit être un peu la même chose que cabaretier. Là, il y a quelque chose à comprendre sur qui travaille où, à relier avec la mémoire familiale (la belle-mère Célestine Esselin tenait un café porte de Chinon).

Après le mariage

Le 24 avril 1876 naît Denise Eugénie Marie Renée GILLOIRE, rue de la porte de Chinon, à Loudun. Son père est clerc de notaire et déclare l’enfant en présence d’Augustin Amédée DUPERRON, notaire, 38 ans et de Ludovic Edmond BOURGUIGNON, clerc de notaire, 21 ans. On reste dans le milieu du notariat!

Recensement 1876. au numéro 48 de la rue de la porte de Chinon, René Marteau, journalier, sa femme Renée Aminault (sic), Auguste Gilloire leur gendre, clerc de notaire, Eugénie sa femme, couturière, et Denise leur fille, 1 an.

Au numéro 62 de la rue de la porte de Chinon, Auguste Gilloire, sabotier et Célestine Esselin, sa femme, avec leurs deux fils Honoré, bourrelier, 22 ans et Emile, 11 ans. Je note une Honorine Esselin, 22 ans, sage-femme, originaire des Hautes Pyrénées, dans la maison d’à côté.

Ces recensements nous apprennent que le jeune couple est installé chez les parents d’Eugénie Marteau. Ou le contraire. Eugénie reste couturière. Profession de sa mère non mentionnée – s’occupe-t-elle de la maison et du bébé? Etrange trajectoire professionnelle de René Marteau, précédemment domestique (1872), puis débitant (1875), maintenant journalier (1876), alors que sa femme est cabaretière en 1872 puis … plus d’information sur sa profession. Il ne faut pas toujours croire ce que disent les archives, je rappelle au passage, qu’il ne faut pas non plus s’attacher aux numéros de rue qui évoluent d’un recensement à l’autre.

Le 31 janvier naît leur deuxième enfant, René Auguste Eugène GILLOIRE. Son père Auguste Gilloire a maintenant 28 ans, clerc de notaire, porte de Chinon à Loudun, et Eugénie Marteau 26 ans, profession non mentionnée. Déclaration en présence de François ESSELIN, gendarme en retraite, 56 ans, grand-oncle ; et Honoré Joseph GILLOIRE, bourrelier, oncle.

Ici s’achève cette époque de l’itinéraire de René Marteau et Renée Aminot. Un article suivra sur le devenir des deux enfants, Denise et René.
 

Image d’en tête : Loudun. La rue Porte de Chinon. — Loudun : Dando-Berry. 5 Fi 651, AD de la Vienne

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