M pour les morts pour la France, deux gendres et un fils

1914, Alphonsine Borosky a 56 ans, un mari, deux fils, quatre filles, trois gendres, un ex-gendre, trois petits enfants. La première guerre mondiale

Le gendre Albert Lucien Castex mort en 1914

Albert Lucien Castex est le gendre d’Alphonsine Borosky, mari de sa fille Ursule Despré.

On a la fiche militaire d’Albert Lucien Castex, bureau de Coulommiers, classe 1907, matricule 167. Ici.

On y apprend qu’il est charretier, né à Cocherel le 24 février 1887, fils de Guillaume Castex et de Marguerite May. Degré d’instruction 3 (possède une instruction primaire plus développée que juste lire et écrire). 1 m 61.

Apparemment il est passé au conseil de révision en 1908 et non en 1907, année de ses 20 ans. Il est classé soutien indispensable de famille par le Conseil départemental … ce qui ne l’empêche pas d’être « incorporé » à partir du 8 octobre 1908. La logique m’échappe. Il est « envoyé dans la disponibilité » le 25 septembre 1910 et passe dans la réserve. La fiche indique « certificat de bonne conduite accordée » (c’est en 1910).

En 1911, je sais par le recensement de population qu’il vit à Tancrou, où il est charretier chez un cultivateur nommé Leplaicheur. En fait il était déjà à Tancrou en 1906, à 19 ans, domestique chez le fermier Thominot (?). Cette année là il est même recensé deux fois, à Tancrou chez son employeur et à Cocherel chez ses parents.

Sa fiche militaire fait état d’une condamnation le 10 mars 1913, par jugement contradictoire du tribunal correctionnel de Senlis à un mois de prison (sursis) pour « vol ».

Le 24 décembre 1913, mariage avec Ursule Despré à Cocherel 77. Je n’ai pas l’acte de mariage car l’Etat civil en ligne de Cocherel s’arrête à l’année 1912, pas de bol.

Je pense qu’ils n’ont pas eu d’enfants. Il faudrait vérifier quand même qui est Guillaume Albert Castex, né le 11 juin 1914 à Cocherel et décédé à Meaux le 24 août 1987 (base Insee). Mise à jour 21/11/2022. On a bien fait de vérifier, non seulement Guillaume Albert Castex né en 1914 à Cocherel est bien un enfant du couple, mais il y en a un autre, Gaston Emile Castex, né à Paris en 1918. Ce qui pose question, vu les dates.

Albert Lucien Castex est mobilisé le 1er août 1914, arrivé au corps le 4 août, 160è Régiment d’infanterie. Disparu le 4 septembre 1914 à Réméréville, Meurthe-et-Moselle, suivant avis ministériel du 28 juillet 1915. Sa fiche sur Mémoire des hommes ici indique qu’il a été tué à l’ennemi le 3 septembre 1914, mort pour la France. Jugement rendu par le Tribunal de Meaux le 17 juin 1920. Je réalise maintenant que sa famille a dû rester dans l’incertitude pendant des mois et des années avant d’avoir confirmation de sa mort.

L’autre gendre, Albert Ziverec, mort en 1914 ou 1917

Albert Ziverec, le mari de Claire Despré, mariés à Tancrou en 1912, un enfant en 1913. Le mariage interrompu pour retrait de consentement de dernière minute d’Alphonsine Borosky, c’est eux. Voir Article L, il y a aussi le début de la biographie d’Albert Ziverec.

Nous en sommes maintenant en 1913. Interrogeons la fiche militaire d’Albert Ziverec : il est mobilisé le 2 aout 1914, parti le 9 août, blessé le 4 octobre 1914 au combat à Beuvraignes. Signalé sur avis […] émanant du Ministère de la Guerre en date du 25 août 1917 comme étant décédé. Inhumé le 11 juin 1917 à Beuvraignes (Somme) au nord-ouest du chemin de cette localité à Roye, à 200 m de la bifurcation.

Est en fait décédé à Beuvraignes dans la Somme, le 4 octobre 1914 ? Il y a une hésitation dans sa fiche Mort pour la France <<ici. 4 octobre 1914 barré, remplacé par le 11 juin 1917.

Nous avons trouvé la tombe des Ziverec au cimetière de Tancrou, par hasard, nous cherchions une autre branche de la famille. Eugène Ziverec (16 août 1919, 68 ans) et Marie Chéron (1860-1928), les parents d’Albert Ziverec. Entre les deux, une pancarte avec la photographie d’Albert Ziverec, 26 ans, soldat au 294e INF., mort à Beuveraigne (Somme) le 4 octobre 1914 ; et posée, une plaque gravé « à mon mari, Albert Ziverec, du 254e régiment d’infanterie, tué à Beuvraigne le 4 octobre 1914, à l’âge de 26 ans ». Je trouve cette plaque très, très émouvante.

Cimetière de Tancrou, 2021.

Pour la famille, Albert Ziverec est mort en 1914. Pour les autorités militaires et civiles, il est décédé en 1917, et on a une date et la description du lieu d’inhumation. Je ne m’explique pas tout à fait la chronologie. Ce dont je suis à peu près sûre, c’est que l’incertitude a dû se rajouter au deuil pour la famille.

Le fils, Gaston Despré, mort en 1916

On a parlé de l’avant-guerre de Gaston Despré ou Despretz dans l’article L. Mobilisé le 1er aout 1914, renvoyé provisoirement dans ses foyers le 2 septembre 1914. Maintenu au service auxiliaire le 4 novembre 1914 par la commission de réforme de Coulommiers.

Puis : incorporé à compter du 19 avril 1915 … 331e régiment d’infanterie. La liste de ses campagnes contre l’Allemagne indique qu’il passe un an à l’Intérieur en campagne simple, jusqu’au 23 mars 1916 ; puis aux Armées du 24 mars au 9 mai 1916 ; puis Formation sanitaire, zone des armées, du 10 au 20 mai 1916. Et : « décédé le 20 mai 1916, suite de maladie. Mort pour la France« . Sa Fiche MPLF indique son décès 20 mai 1916 à l’hôpital civil de Nancy, « non mort pour la France ». On a aussi l’acte de décès à l’Etat civil de Nancy où il est nommé Gaston Despretz, « mort pour la France ».

Il a une plaque au carré militaire du cimetière de Lizy-sur-Ourcq, patronyme orthographié Despré.

Cimetière de Lizy-sur-Ourcq, 2021

Gaston Despré ou Despretz était marié à Albertine Sellier depuis 1908 et ils ont eu au moins un enfant qui a vécu, Raymonde Marie Despretz, née en 1912.

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