Mariée en 1913 à Albert Castex qui n’a pas survécu à la guerre, comme beaucoup d’hommes, article M pour les morts pour la France, deux gendres et un fils. Ce dernier article a été corrigé car lors de son écriture, je ne pensais pas qu’il y avait des enfants.
1914-1918
Enfants d’Ursule Despré avec Albert Castex :
Guillaume Albert Castex, né le 11 juin 1914 à Cocherel (77) et décédé à Meaux le 24 août 1987 (base Insee). On a une copie papier de l’acte de décès, ce qui nous a permis de confirmer cette filiation.
Gaston Emile CASTEX né à Paris 10 le 17 mars 1918. Acte de naissance disponible en ligne, aux archives de Paris. Mariage, décès : voir la suite.
1921, Lizy. Recensement
On retrouve les 2 enfants, à Lizy-sur-Ourcq avec leur mère Ursule Despré en 1921 (7 ans et 3 ans, noms Albert et Gaston), rue du Port aux Poissons. Ursule Despré est juste dénommée « veuve Castex » sans mention de son nom de naissance, comme toutes les femmes dans ce recensement.
AD77, recensement, Lizy-sur-Ourcq, vue 14
A une page de là (dans le recensement), rue des Sablons, on trouve un Lucien Vaude, né à Lizy en 1885, manouvrier chez Bourgeon. Il vit seul. Je vous en parle maintenant car c’est le futur mari d’Ursule Despré.
J’ai bien trouvé l’acte de naissance de Lucien Vaude à Lizy 25 juin 1885, fils de Paul François Vaude 35 ans, maçon, et de Hortense Lesueur, 32 ans, couturière. Pas de mention d’autres mariages, et pas de date de décès.
Il est recensé à Lizy en 1906, je calcule qu’il a 21 ans, il est couvreur chez Didier. Vit chez ses parents avec ses frères, il est l’aîné, ses frères s’appellent Albert, Maurice, Paul-François, et il y a un petit-fils (de ses parents) né à Meaux en 1901 et nommé Julien Vaude.
Sa fiche militaire est ici. Il a passé la guerre 14-18 au combat et en est revenu, démobilisé en 1919.
1921. Lizy. Mariage (Vaude)
Ursule Despré, 26 ans se marie le 24 décembre 1921 à Lizy avec Lucien Vaude. J’ai la date par mention marginale sur leurs actes de naissance respectifs. C’est 7 ans jour pour jour après son premier mariage, un autre 24 décembre. C’est forcément fait exprès, non ? Ajoutons qu’Ursule est née un 23 décembre, déclarée le 24.
1926. Décès de Lucien Vaude
Lucien Vaude décède le 28 décembre 1926. Je l’apprends par sa fiche militaire. Il avait 41 ans. Je n’en sais pas plus.
1931. Lizy, recensement
Déjà, en 1931, on trouve Alphonsine Borosky. La mère d’Ursule Despré donc. Elle 73 ans, elle vit toute seule, mais tout à côté d’Ursule Despré, en tous cas dans le recensement c’est le foyer d’à côté, dans la Grande rue.
J’apprends par ce recensement, celui de 1931, que Ursule Despré a eu au moins trois enfants avec Lucien Vaude : Norbert, Maurice et Marceau, nés en 1921, 1924 et 1926 à Lizy-sur-Ourcq. Je n’ai pas leurs actes de naissance. Ils ont donc entre 5 et 10 ans.
AD 77, Lizy-sur-Ourcq, recensement 1931. Grande rue.
Les deux fils aînés d’Ursule Despré sont encore là : Albert, qui doit avoir 17 ans, et Gaston, 13 ans. L’aîné est chaudronnier à la sucrerie, le cadet commiss.re (?) à la sucrerie également. Je vous mets une photo de la sucrerie.
Je ne retrouve personne de la famille à Lizy en 1936 et 1946 (recensements). J’ai pu mal chercher, je ne les connaissais pas tous la dernière fois que j’ai regardé.
Devenir des deux aînés, Albert et Gaston Castex
Albert Castex né en 1914, le premier fils d’Ursule Despré, doit bien se marier à un moment ou un autre, quelque part. En tous cas, à son décès, il était veuf de Georgette Klos. Meaux le 24 août 1987 (base Insee) et on a une copie papier de l’acte de décès,
Gaston Castex né à Paris en 1918, le second fils d’Ursule Despré, se marie à Lizy en 1941 avec Jacqueline Lucette Chéron.
Là c’est sûr, on a une copie papier de l’acte de mariage, qui a permis de comprendre qu’il s’agit d’un mariage entre cousins germains.
Les témoins sont Angèle Despré, teinturière, Lizy-sur-Ourcq (donc sa tante, et en 1941 elle a 60 ans), et André Chéron, employé de chemin de fer, demeurant 15 rue Louis Eterlé(?) à Chelles. Ah, cet André Chéron est vraisemblablement le grand demi-frère de la mariée Jacqueline Chéron. On parle de cette famille la Q pour Qu’est devenue Claire Despré (Ziverec, Chéron) ?
Je ne sais pas si le couple a des enfants.
A Lizy-sur-Ourcq, tombe de Gaston Castex 1918 – 2012 et Jacqueline Castex née Chéron 1921 – 1998. Pour Gaston Castex, j’ai les date et lieux de décès : Thiais, Val-de-Marne, 3 mars 2012 (mention marginale sur son acte de naissance)
Devenir des enfants Vaude
Norbert, Maurice et Marceau, nés en 1921, 1924 et 1926.
On a un Maurice Vaude sur le monument aux morts de Lizy. Indochine, 1945 (ou 1946?). Si c’est le fils d’Ursule Despré et de Lucien Vaude, il aurait eu 21 ou 22 ans. Je n’ai pas retrouvé sa trace sur le site Mémoire des hommes. Cela peut être un homonyme, ou une erreur de lecture
Norbert Alphonse Vaude, né à Lizy-sur-Ourcq le 11 octobre 1921, est décédé à Lizy le 6 mai 1979 à 57 ans. Source base Insee. Je n’ai pas de preuve qu’il s’agit de lui, le fils d’Ursule Despré, mais néanmoins les dates correspondent.
Je n’ai pas d’informations sur Marceau Baude, né à Lizy en 1926.
Et Ursule Despré
Ursule Despré meurt en 1977, si on en croit l’information gravée sur sa pierre tombale commune avec celle de sa mère, Alphonsine Borosky. Son année de naissance est inexacte, 1893 au lieu de 1891. Elle avait 86 ans. Elle a survécu plus de 50 ans à son deuxième mari. Sur la tombe, il y a un médaillon avec sa photographie.
Cimetière de Lizy-sur-Ourcq, photo septembre 2021. Alphonsine Borosky, 1858 – 1934. Ursule Despré, 1893 (sic)- 1977.
Lucie Despré est une des deux jumelles d’Alphonsine Borosky nées en 1894, Lucie et Ursule. En rouge. Je préviens, cet article n’est pas approfondi du tout pour l’instant , je vais peut-être le mettre à jour plus tard.
A mon connaissance Lucie Despré ne s’est pas mariée avant la guerre (mais comme on apprend tous les jours, je m’attends à tout). Elle avait 20 ans en 1914. Elle aurait pu faire partie des populations déplacées en 1914, avec sa mère, mais on n’en sait rien. Article N Des nouvelles des civils
Casimir Dubus
En 1921, Casimir Dubus rentre en scène. Voilà ce que j’en sais : il est né à Liévin, dans le Pas-de-Calais (62), 5 septembre 1875 (acte en ligne). Fiche militaire est également facile à trouver grâce à l’indexation par nom des AD 62. On y apprend qu’en 1895, il est cordonnier à Liévin. Fait son service militaire en tant que canonnier et conducteur.
Mobilisé en 1914 16 puis mis en sursis aux mines de Décize juin 1915. Décize, c’est dans la Nièvre, près de la ville de la Machine. A la Machine, de nos jours, il y a un musée de la Mine.
Casimir Dubus se marie, ou était déjà marié, je ne sais pas, ou alors il se marie plus tard et reconnaît des enfants. Ou alors ce sont déjà des enfants qu’il a eus avec de Lucie Despré et reconnus. En tous cas deux enfants de patronyme DUBUS sont nés à la Machine en 1917 et 1919. Source pour les dates : base Insee.
Raymond Henri Dubus, 5 janvier 1917, La Machine (58) Marguerite Lucie Dubus, 12 mai 1919, La Machine (58)
Recensement Lizy, 1921
J’ai déjà signalé que ce recensement ne mentionne pas les patronymes des femmes mariées ou veuves. Mais on ne me la fait pas à moi : j’ai repéré que Lucie « Dubus », né en 1893 à Ocquerre, est Lucie Despré née en 1894 à Ocquerre. Elle est dite « compagne » du chef de famille, ce qui suggère qu’ils vivaient en couple hors mariage. Ce qui n’empêche pas de ne pas donner son patronyme à elle. Faut comprendre.
– Dubus Casimir, 1875, Liévin [peut-être y a-t-il écrit PdC ensuite, Pas de Calais], chef, agricole, Huvier [profession employé agricole, employeur Huvier] – Dubus Lucie, 1892, Ocquerre, Compagne, sans profession – Bacuet Georges, 1914, Lizy, enfant – Dubus Raymond, 1917, La Machine, enfant – Dubus Marguerite, 1919, La machine, enfant
Le mystère Georges Bacuet
Mais qui est Georges Bacuet, né à Lizy en 1914, noté comme enfant de Casimir Dubus (ou de Lucie Despré) dans le recensement 1921 ? Dans un recensement ultérieur (1931), il est toujours avec le couple mais son lien de parenté n’est plus noté.
Georges Emile BACUET, né le 12 février 1914 à Lizy-sur-Ourcq (base Insee)
Mariage, 1922
Lucie Despré et Casimir Dubus se marient à Lizy-sur-Ourcq le 30 janvier 1922. On connaît la date et lieu grâce aux mentions marginales ajoutées à leurs acte de naissance respectifs, à Liévin et à Ocquerre. Ses enfants à lui ont alors 3 ans et 5 ans, c’est tout petit ça. On ne sait toujours pas qui est le petit Georges Bacuet, mais il a 8 ans. C’est tout petit aussi.
1931, recensement
9 ans ont passé. Lucie Despré et Casimir Dubus sont toujours à Lizy, route d’Ocquerre. Lui est chef de ménage, sa profession n’est pas notée, mais son employeur est : Galand Marcon(?).
Georges Bacuet est toujours là, son lien de parenté et sa profession ne sont pas notés (à moins qu’il n’y ait des petits tirets pour dire qu’il est aussi employé chez Galand Marcon, comme le chef de famille). Il doit avoir 17 ans.
Raymond Dubus, 14 ans, est aussi là. Employeur: Huvier. Profession non noté également. Sa sœur Marguerite Dubus, 12 ans.
AD77, Lizy-sur-Ourcq, 1931, vue 20 / 30
Ensuite, on tourne la page du registre de recensement, et ahhhh, il y a plein de nouveaux enfants ! Henri Dubus, né en 1921. Marie Dubus, née en 1923. André Dubus, 1926. Robert Dubus, 1928. Trois garçons, une fille, âgée de 3 ans à 10 ans, qui s’ajoutent aux 12, 14 et 17 ans de la page précédente.
AD77, Lizy-sur-Ourcq, 1931, vue 21 / 30
1936, recensement
5 ans après, 1936, nouveau recensement. Le couple est toujours route d’Ocquerre. Il y a un enfant en plus, Robert, né à Lizy en 1931 et qui a donc 5 ans. Il y a aussi le petit André Dubus, né en 1926, vu au recensement précédent.
Parmi les enfants aînés : Raymond né en 1917 à la Machine est encore là. Il doit avoir 19 ans, ce n’est pas encore l’heure de l’armée. Il est manouvrier. Sa sœur Marguerite n’est plus là. Je sais qu’elle n’est pas décédée, elle est probablement mariée. Georges Bacuet dont on ne connaît pas le lien de parenté n’est pas là non plus. Lui a 22 ans, il peut bien être sous les drapeaux, je sais qu’il est lui aussi toujours vivant. Les fiches militaires de sa classe ne sont pas disponibles (trop récentes)
Ce qui m’inquiète plus, c’est l’absence des trois enfants Henri, Marie et Robert, nés respectivement en 1921, 1923 et 1928, et qui auraient donc 15, 13 et 8 ans. Je ne sais pas s’ils sont en vie.
Henri Dubus, né en 1921 Marie Dubus, née en 1923 Robert Dubus, 1928.
AD77, Lizy-sur-Ourcq, 1931
1937 décès de Lucie Despré
Lucie Despré épouse Dubus meurt le 15 mai 1937. Elle était jeune, 43 ans. Ce sont les tables de succession et absences qui me l’apprennent. Je comprends qu’elle est décédée à Meaux, et qu’elle vivait à Lizy. Je ne sais pas plus interpréter les informations des tables de succession, je vous les mets. En tous cas il n’y a pas les noms des héritiers, c’est décevant.
AD77, tables de succession et absence, Lizy sur Ourcq. 1937
Elle laisse probablement des enfants de 6 et 11 ans, peut-être trois autres jeunes enfants (ceux qui ont disparu du recensement 1936), et trois enfants ou beaux-enfants de 20 ans et plus. C’est aussi la plus jeune à décéder de ses sœurs Angèle, Claire, et Ursule. Nous n’avons pas repéré sa tombe à Lizy-sur-Ourcq, car en fait nous ne l’avons pas cherchée par manque d’information.
Et la suite?
Le mari de Lucie Despré lui survit 10 ans. Cela me rassure un peu, il aura eu le temps d’élever ses enfants j’espère. Il meurt à Lizy le 31 janvier 1948 (info mentions marginales à son acte de naissance). 63 ans.
La base Insee m’a pour l’instant permis de repérer trois des enfants Dubus
Raymond Henri DUBUS, décès Le 24 juin 1982, Melun, Seine-Et-Marne. 65 ans Georges Emile BACUET, décès Le 14 juillet 1986, Fismes, Marne. 72 ans Marguerite Lucie DUBUS, décès le 26 avril 2003, à Montfermeil, Seine-Saint-Denis. 83 ans
Pas d’information sur les autres enfants, ni sur une descendance éventuelle. Cela reste à chercher.
Claire Amélie Despré est une des filles d’Alphonsine Alexandrine Borosky. C’est la troisième enfant dans le schéma là, en dessous, en rouge.
On en était là
Claire Amélie Despré : on a vu qu’elle est née en 1891 à Ocquerre (article I). A 20 ans, en 1912, elle se marie avec Albert Ziverec, à Tancrou, souvenez-vous, c’est le mariage où on a dû s’y reprendre à deux fois pour cause de retrait de consentement de sa mère (article L). Une fille naît en 1913, Reine Raymonde Ziverec. Albert Ziverec n’est pas revenu de la guerre (article M).
1919, Albert Chéron ou le mystère du mariage Paris – Lizy
Pas de nouvelle de Claire Despré et de sa fille pendant la guerre. Le 6 septembre 1919 à Lizy-sur-Ourcq, Claire Despré, veuve d’Albert Ziverec, se remarie avec Albert Chéron. Date exacte connue grâce aux mentions marginale sur l’acte de naissance de Claire, on n’a pas l’acte.
Signalétique d’Albert Chéron : c’est un blond aux yeux marron de 1 m 74 (c’est grand), degré d’instruction 3 c’est à dire qu’il en sait plus que juste lire et écrire. Information de sa fiche militaire, bien sûr.
Il est veuf lui aussi, agent de la paix à Paris, né à Paris, trois enfants d’un premier mariage tous nés à Paris.
Ses parents, ses beaux-parents vivent près de la Tour Eiffel, ils sont concierges dans le quartier du Champs-de-Mars, fréquentent des employés et des conducteurs de tramway. Voilà un milieu très différent de celui de Claire Chéron, blanchisseuse à Lizy-sur-Ourcq, 100 km de Paris, et veuve d’un maçon originaire d’un tout petit village près de Lizy.
Et là, dans ce cas, je me pose toujours la question : mais comment ces deux-là ce sont-ils connus? J’ai creusé, ce qui m’a fait prendre du retard dans mes articles. Je raconterai dans un autre article ; en fait, si vous lisez tous les articles de ce challenge, surtout le M, en regardant les images, vous pouvez formuler une hypothèse. C’est cette hypothèse que j’ai confirmée et précisée. Bref, réponse dans un autre article.
Les enfants des unions précédentes
A son remariage en 1919, Albert Chéron a trois enfants. Simone, 11 ans. Raymonde, 9 ans. André, 5 ans. Leur mère se nommait Marie Augustine Lemoine, couturière. Elle est décédée en 1915. Tout ce monde vivait (et mourait) à Paris.
Albert Chéron était aussi à Paris pendant la guerre, militarisé dans le corps des gardiens de la Paix conformément aux prescriptions du décret du 7 août 1914 et maintenu dans ses fonctions à la disposition du Préfet de police.
Après le décès de la mère, il est possible que les enfants aient été élevés avec l’aide des grands-parents paternels, ils vivaient tous à la même adresse à Paris. Les grands-parents avaient autour de 70 ans en 1919.
Vous vous souvenez aussi que Claire Chéron a une fille, Reine Raymonde Ziverec, 6 ans. On a donc un jeune couple, 28 et 38 ans, avec des enfants de 5, 6, 9 et 11 ans.
Reine Raymonde Ziverec 2 juin 1913, Tancrou (77),
Simone Marguerite Chéron 19 novembre 1908, Paris 7 (acte du 21 novembre)
Raymonde Elisabeth Chéron 19 décembre 1910 (acte du 21 décembre), Paris 7
André Georges Chéron 6 février 1914, Paris 7
1921, recensement
Donc, le mariage de Claire Despré et Albert Chéron a lieu à 1919, à Lizy-sur-Ourcq. Ensuite, je ne sais pas si la famille recomposée vit à Paris ou à Lizy. Enfin, Albert Chéron est toujours gardien de la Paix à Paris, je ne pense pas qu’il était en télétravail. Donc, lui, Paris.
On a le recensement de 1921 pour Lizy. Il n’existe pas pour Paris. Voilà qui je trouve à Lizy. Enfin, les plus attentifs le savent déjà car on l’a vu dans l’article P.
AD77, recensement Lizy-sur-Ourcq 1921 Angèle NAVEZ, 1881, Ocquerre, chef [de ménage], blanchisseuse, [patrons] divers Simonne CHÉRON, 1908, Paris, nièce, sans profession Raymonde CHÉRON, 1910, Paris, nièce, sans profession Renée [Reine] ZIVEREC, 1913, Tancrou, nièce, sans profession
Ce que nous apprend donc ce recensement : Angèle Despré (épouse Navet), la grande sœur de Claire Despré, âgée de 40 ans, vit seule avec ses trois nièces. Ses trois nièces sont les deux filles d’Albert Chéron, Simone et Raymonde, et la fille de Claire Despré, Reine Ziverec.
Quand j’ai vu ça au début, je me suis bien sûr demandée : mais elle est où Claire Despré, leur maman et belle- maman? Probablement à Paris en fait, avec son mari. Mais ce n’est pas sûr, je ne sais pas. La deuxième question c’est : mais il est où le dernier enfant d’Albert Chéron, André (André Georges), né en 1914? On va supposer qu’il est aussi à Paris, avec son père et sa belle-mère, ou alors chez les gens qui l’ont élevé depuis la mort de sa mère. Voilà les suppositions, je n’ai aucune confirmation.
1921, retraite d’Albert Chéron
30 juin 1921, âgé de 40 ans, Albert Eugène Chéron, agent de la Paix parisien, prend sa retraite (source Fiche militaire). Pour le coup, Albert Chéron et Claire Despré viennent vraisemblablement vivre à Lizy-sur-Ourcq avec la totalité de leurs enfants, les recensements suivants et actes d’Etat civil vont dans ce sens. Quant au recensement de 1921 qui montre le couple absent de Lizy, on ne connaît pas la date exacte à laquelle il a été effectué. Avant ou après le 30 juin? Avant ou après la date où ils seraient revenus à Lizy?
Dans la fiche militaire d’Albert Chéron, des notes éparses indiquent : 1923 : 6 enfants. 1928 : 7 enfants. Cela me fait penser que sûrement, il avait une pension de retraite. Et que peut-être cette pension dépendait du nombre d’enfants à charge.
1923-1930. Des enfants communs
Quatre enfants naissent à Lizy-sur-Ourcq du couple Claire Despré et Albert Chéron Jacqueline en 1921 (Jacqueline Lucette) Serge Chéron en 1923 (Serge Albert) Monique en 1928 (Monique Ginette) Nicole en 1930 (Nicole Reine)
On n’a pas les actes de naissance. Pour les trois filles, l’information provient des recensements et de la base décès Insee. Pour Serge, acte de décès à Paris 1941. Il a pu y avoir d’autres enfants qui n’auraient pas vécu.
1930, mariage de sa belle-fille Raymonde Chéron
En 1930, la seconde fille du premier mariage d’Albert Chéron se marie à Lizy avec Raoul GÉRARD. Raymonde Elisabeth Chéron, née 19 décembre 1910 à Paris 7. L’information figure en mention marginale sur son acte de naissance, sauf que je n’arrivais pas bien à la déchiffrer (je lisais Gérard Ravel Georges, sans possibilité d’identifier où se trouvait le patronyme !). Je n’ai pas l’acte de mariage, mais le recensement de 1931 montre que le couple constitue le foyer suivant celui des Chéron-Despré, avenue de la Gare.
1931 recensement
Le recensement de 1931 nous montre la famille recomposée au complet. Ils habitent avenue de la Gare à Lizy-sur-Ourcq. Les parents ont 40 ans (elle) et 50 ans (lui). Ils sont blanchisseuse et basculeur. Je ne sais pas en quoi consiste ce métier, basculeur.
Sa fille aînée est là, mais bizarrement son lieu de naissance est laissé blanc, son année de naissance est incorrecte, et sa profession n’est pas indiquée, alors qu’elle a 22 ou 23 ans et qu’à cet âge là, on bosse. Le fils André Chéron, 17 ans, est bien indiqué « maçon ».
Ensuite viennent les petits, enfants communs du couple, Jacqueline, Serge, Monique, Nicole. Ils ont entre 1 an et 10 ans. Et en dernier, la fille du premier mariage de Claire Despré, Reine Ziverec, blanchisseuse. Elle a 18 ans. Elle est notée comme « fille adoptive », car les liens sont donnés par rapport au chef de famille, Albert Chéron, qui est donc son beau-père. Je suis un peu fâchée qu’elle arrive en dernier dans l’ordre de recensement. Oui, franchement contrariée même.
Foyer suivant, on a la fille cadette d’Albert Chéron, mariée avec Raoul Gérard, né à Gouvernes en 1911. Gouvernes est une commune de Seine-et-Marne, pas tout près, 35 km de Lizy-sur-Ourcq. Profession de Raoul Gérard : forain. Avec ou sans rapport, je tiens à signaler que le cimetière de Lizy-sur-Ourcq héberge beaucoup, beaucoup de familles du monde du cirque. Et du grand banditisme.
AD 77, Lizy-sur-Ourcq, 1931 vue 17/30
– Le chef de ménage Albert Chéron, né à Paris 9ème et 1887, basculeur – Sa femme Claire Chéron, née en 1891 à Ocquerre, blanchisseuse – Son fils André Chéron, né à Paris 7ème en 1914, maçon (donc il a 17 ans) – Sa fille Simone Chéron, née en 1909 (elle est en fait née en 1908 à Paris 7. Donc elle a 22 ou 23 ans ans, lieu de naissance et profession laissés blancs) – Sa fille Jacqueline Chéron, 1921, née à Lizy, sans profession (10 ans) – Son fils Serge Chéron, 1923, né à Lizy, sans profession (8 ans) – Sa fille Monique Chéron, 1928, née à Lizy, sans profession (3 ans) – Sa fille Nicole Chéron, 1930, née à Lizy sans profession (1 an) – Sa fille adoptive Reine Ziverec, 1913, née à Tancrou, blanchisseuse (donc 18 ans, fille du premier mariage de Claire Despré avec Albert Ziverec)
Foyer suivant – Raoul GÉRARD, né en 1911 à Gouverne, chef de ménage, forain – Raymonde GÉRARD, née à paris en 1910, épouse, sans profession (il s’agit de Raymonde Chéron)
1933 décès d’Albert Chéron
Albert Chéron décède en 1933. Ma seule source est la tombe de Lizy-sur-Ourcq. Cette information ne figure pas sur la fiche militaire, je n’ai pas trouvé (ou pas cherché, je ne sais plus) dans les tables de succession et absence, et je rappelle que l’état civil de Lizy n’est pas en ligne après 1912, même pas les tables décennales.
Il avait 52 ans et laissant de son premier mariage : Simone 25 ans, Raymonde 23 ans, mariée, André 19 ans. Et du second mariage, 4 enfants de 3 ans à 12 ans. Claire Despré a 42 ans et est veuve pour la seconde fois, avec quatre enfants à charge.
1936 recensement et le mystère Michel Dalissier
Recensement Lizy-sur-Ourcq, 3 ans après le décès d’Albert Chéron. On y trouve Claire Despré
Les trois enfants du premier mariage d’Albert Chéron sont ailleurs. Est-ce que je sais où ils sont ? Alors :
Non pour Simone Chéron, née en 1908 à Paris, qui a donc 28 ans. Je sais qu’elle est vivante mais aucune idée d’où elle se trouve.
Oui pour Raymonde, le seconde, mariée au forain Raoul Gérard. J’ai noté les avoir vus à Lizy-sur-Ourcq, avec une fille Josiane Gérard, née à Paris en 1931. Raoul Gérard est alors chauffeur, pas forain comme en 1931.
Non pour André Chéron, né en 1914, mais comme il a 22 ans, j’ai bien l’idée qu’il fait son service militaire. Les listes de recensement militaire et les fiches individuelles ne sont pas disponibles en ligne au-delà de 1929, il nous faudrait la classe 1934.
Les enfants présents en 1936 avec Claire Despré, veuve Ziverec, veuve Chéron sont sa fille aînée, Reine Ziverec, 23 ans, blanchisseuse. Possible qu’elle ne soit pas mariée, et qu’elle aide sa mère à nourrir et élever tout le monde. Tout le monde, c’est ses demi frère et sœurs âgés de 6 à 15 ans, et un mystérieux Michel Dalissier, né à Lizy en 1934, donc il a deux ans. Il est noté petit-fils de la cheffe de famille.
Qui peut être Michel Dalissier ? A ce stade, je ne vois qu’une réelle possibilité : fils de la fille ainée d’Albert Chéron, Simone Chéron, qui serait donc mariée (ou aurait un enfant reconnu par le père) avec un Dalissier et aurait laissé l’enfant à sa mère à elle. Dalissier est un nom présent à Lizy-sur-Ourcq. Autre possibilité moins plausible à explorer côté Reine Ziverec.
Il faut signaler que Alphonsine Alexandrine Borosky est décédée en 1934. C’était la mère de Claire Despré, et peut-être l’arrière grand-mère, naturelle ou adoptive, du mystérieux Michel Dalissier né en 1934
Recensement Lizy 1936, AD 77 vue 21/29
Claire Chéron, Ocquerre, 1891, chef de ménage, blanchisseuse Reine Ziverec, Tancrou, 1913, fille, blanchisseuse (23 ans) Jacqueline Chéron, 1921, Lizy, fille (15 ans) Serge Chéron, 1923, Lizy, fils Monique Chéron, 1928, Lizy, fille Nicole Chéron, 1930, Lizy, fille Michel Dalissier, 1934, Lizy, petit-fils
Années 1940 – deux mariages et un décès
mariages andré, mariage Jacqueline, décès Serge
En 1938, à Lizy. Ou bien le 27 février 1937, je m’emmêle parfois dans mes notes. Mariage de André Chéron avec Marguerite Antoinette DEGROOTE (couturière chez Mme Dupré en 1936). André Chéron est le fils du premier mariage d’Albert Chéron, feu le mari de Claire Despré. On n’a pas l’acte et je ne sais plus d’où j’ai l’info, mention marginale de son l’acte de naissance à lui ? Hou là, cette fin d’article manque de rigueur.
En 1941, 15 mars, à Lizy. mariage de Jacqueline Chéron avec Gaston Emile Castex. Jacqueline Chéron est la fille aînée de Claire Despré et Albert Chéron. On a l’acte de mariage : les mariés sont cousins germains par leurs mères, Claire Despré et Ursule Despré. On reparlera d’Ursule Despré.
En 1941, décembre, Serge Chéron, domicilié à Lizy-sur-Ourcq, décède à Paris, à l’adresse correspondant à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Profession ouvrier agricole. Je n’ai pas d’informations sur les circonstances de ce décès. On a l’acte (en ligne, archives de Paris, 13ème arrondissement. Photo de Serge Chéron sur la tombe de ses parents, voir en fin d’article. Il avait 18 ans.
Après la seconde guerre mondiale
Je n’ai pas d’autres nouvelles de la famille après 1936. On a bien un recensement à Lizy-sur-Ourcq en 1946, mais je n’y trouve personne que je connais, il faudrait que je refasse la recherche très attentivement.
Les autres sources à dispositions sont les tables de successions et absences, que j’ai un peu explorées mais pas trop quand même, et qui sont lacunaires ; les répertoires des notaires, dans lesquels je n’ai pas fait de recherches car je manque de point d’accroche (des dates, des noms de notaires); la base Insee qui donne les décès survenus 1970 et indique le lieu et date de naissance des personnes décédées ; et la visite du cimetière de Lizy-sur-Ourcq. Les arbres mis en ligne par d’autres généalogistes, mais je n’ai pas vraiment cherché. Et normalement, les archives et mémoire familiales, mais là je n’en ai pas.
En l’absence d’autres informations, on saute aux décès.
Années 1960
Claire Amélie Despré. Meaux le 30 juillet 1961, l’adresse du décès correspond à l’hôpital, domiciliée 16 rue de l’Ourcq à Lizy. On a une copie de l’acte envoyée par la mairie de Meaux. Cimetière de Lizy-sur-Ourcq, avec son mari et son fils. Tombe photographiée en septembre 2021, en fin d’article.
A son décès, Claire Despré veuve Chéron avait perdu son 1er mari (Ziverec) depuis 47 ans, son second mari depuis 28 ans, son fils depuis 20 ans. Elle a encore ses quatre filles Reine, Jacqueline, Monique et Nicole, ainsi que les deux filles et le fils de son mari.
Années 1970 – 1980
Raymonde Elisabeth Chéron décède le 9 janvier 1979 à Beauvais, Oise (source : mention marginale acte naissance) épouse Gérard. On a vu qu’il y a eu un enfant née à Paris en 1931, Josiane Gérard. Pas de nouvelles depuis.
Simone Marguerite Chéron décède le 15 décembre 1989 à Beauvais, Oise. Source : base Insee.
C’étaient les deux belles-filles de Claire Chéron.
Années 1990
Décès de Jacqueline Lucette Chéron le 3 juin 1998 à Ablon-sur-seine, 94. Base Insee. C’est la première fille du second mariage de Claire Chéron, celle qui était mariée avec son cousin Gaston Castex. Je crois que leur tombe est à Lizy-sur-Ourcq avec leurs photos.
Décès de Reine Raymonde Ziverec, la fille du premier mariage de Claire Despré. 1999 Chatenay-Malabry. elle est veuve de Jean Alfred Déchaux. Domiciliée au Plessis-Robinson. Décès identifié par base Insee, et nous avons demandé l’acte à la mairie, ce qui a confirmé la filiation.
Années 2000
Monique Ginette Chéron, 22 décembre 2001 à Saint Brieux.
André Chéron décès à Paris 13 le 14 novembre 2006. Fils du premier mariage d’Albert Chéron.
Nicole Reine Chéron, 12 avril 2012 à Hyères.
Voilà pour les enfants et beaux-enfants de Claire Chéron, troisième fille d’Alphonsine Borosky. A part Serge Chéron, mort à 18 ans, ils ont tous eu une belle longévité. Ce serait étonnant qu’il n’y ait pas de descendants. La tombe de Claire Despré à Lizy-sur-Ourcq est entretenue.
Tombe à Lizy-sur- Ourcq, photographiée en septembre 2021
Gaston Despretz est le fils d’Alphonsine Borosky et d’Omer Despré. Il est né en 1882, s’est marié en 1908 et est mort de maladie à l’hôpital de Nancy en 1916. On en a parlé à l’article L et au M.
Sa veuve s’appelle Albertine Louise Sellier. Elle est née à Mary-sur-Marne, à côté de Lizy-sur-Ourcq, en 1888. S’est mariée à 20 ans, blanchisseuse, domiciliée à Isles-les-Meldeuses, pas bien loin non plus.
Ensemble, Gaston Despretz et Albertine Sellier ont eu un garçon qui n’a vécu que quelques mois, et une fille née en 1912 à Lizy, Raymonde Marie Despretz. Cette dernière est donc un petite fille d’Alphonsine Despré, qui on le rappelle est l’héroïne de cette série d’articles.
Que sont devenues Albertine Sellier et sa fille ?
En résumé : Albertine s’est remariée 2 fois (Gérard, Jama) et a eu deux autres enfants, un à chaque mariage. Par contre je perds totalement la trace de la fille qu’elle a eue avec Gaston Despretz, à ce stade je ne peux que supposer qu’elle n’a pas survécu.
Pendant la guerre
Aucune information sur Albertine Sellier pendant la guerre. Elle a donc perdu son mari en 1916 et avait alors un enfant de 4 ans, en supposant que cette enfant était encore en vie. Je ne sais pas si elle a fait partie des populations civiles exilées.
Deuxième mariage (GERARD)
Albertine Louise Sellier s’est remariée à Lizy-sur-Ourcq le 24 novembre 1919 avec Albert Louis GÉRARD, fils d’un berger d’Armentières-en-Brie. Le mariage n’est pas noté en marge de l’acte de naissance d’Albertine Sellier (aucun de ses trois mariages en fait), mais il l’est sur l’acte de naissance d’Albert Louis Gérard, 22 septembre 1889 à Armentières-en-Brie. Je n’ai pas l’acte de mariage (les archives de Lizy ne sont par en ligne après 1913).
Armentières-sur-Brie, Meaux, Lizy-sur-Ourcq. On est dans un rayon de 10 km. (Géoportail)
Le couple a un enfant en 1920, André Gérard, né à Lizy. Il s’agit sûrement de André Albert GÉRARD, né à Lizy le 30 octobre 1920 (source : base Insee, selon laquelle André Albert Gérard serait décédé le 29 janvier 2012 à Montmorillon dans la Vienne, âgé de 91 ans)
Le mari, Albert Louis Gérard, décède à Lizy le 10 janvier 1921, ou bien son décès a été enregistré par l’administration militaire à cette date. Cette information provient de sa fiche militaire : Coulommiers, classe 1909 ; matricule 180. Lien ici.
Cette fiche militaire nous apprend aussi que André Louis Gérard était coiffeur à Meaux à 20 ans, qu’il mesurait 1 m 70 et avait les oreilles écartées (décollées, je suppose). Qu’il a été affecté au service auxiliaire pour cause de varices, puis réformé pour cause de tuberculose pulmonaire, et maintenu réformé tout au long de la guerre 1914-18. Il ne devait pas aller bien fort. Il est mort à 31 ans.
Recensement 1921
Voici ce qu’indique le recensement Lizy 1921. C’est grâce à ce recensement que je suis au courant de ce deuxième mariage d’Albertine Sellier. Elle y figure comme veuve Gérard.
Rue des Moulins GÉRARD V[euve] Albertine, 1888, Mary, française, chef, s.prof GÉRARD André, 1920, Lizy, idem, fils, idem, idem MONET Louis, 1845, Armentières, idem, grand père, idem.
recensement 1921, Lizy-sur-Ourcq, AD 77. Vue 17
En passant, ce recensement est irritant car les femmes sont notées sous leur nom d’épouse, ou de veuve, sans indication de leur nom de naissance. Néanmoins je sais qu’Albertine Gérard, née à Mary (-sur-Marne) en 1888 est bien Albertine Sellier, parce que le prénom, lieu et année de naissance coïncident. Cela a été ensuite confirmé par d’autres sources : recensements ultérieurs, acte de naissance d’Albert Gérard.
A part la patronyme Gérard, trop courant, l’information précieuse pour retrouver le 2ème mari a été le nom du « grand-père », Louis Monet, née en 1845 à Armentières. Ce n’est pas le grand-père d’Albertine Sellier veuve Gerard, mais le grand père de son mari. J’ai pu remonter la piste à Armentières, et la redescendre jusqu’à Albert Louis Gérard.
A la recherche de Raymonde Marie Despretz
Que remarquez-vous sur le recensement de Lizy 1921 ? Une absente. Raymonde Marie Despretz, la fille de Albertine Sellier et de Gaston Despretz. Elle aurait dû avoir 9 ans cette année-là. Elle n’est pas avec sa mère, elle n’est pas avec les sœurs ni la mère de Gaston Despretz à Lizy. On a cherché du côté de la famille Sellier.
Notamment sa sœur ainée Léontine Sellier épouse de Albert Sébire, boucher originaire de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados ; repérés au Tremblay-en-France en 1921 (recensement, sans enfants) puis chez les parents Sébire, cultivateurs à Condé-sur-Noireau en 1926 (recensement, sans enfants). Raymonde Marie Despretz n’est pas avec eux.
Lizy-sur-Ourcq, Tremblay en France, Condé-sur-Noireau
On a cherché aussi côté des parents d’Albertine Sellier. Sa mère est morte en 1895, mais elle a une belle-mère et 7 demi-frères et sœurs. La famille a aussi bougé entre Mary-Sur-Marne, Isles-les-Meldeuses (77), la Ferté Milon (02) avant d’atterrir à Bondy, en Seine-Saint-Denis, dès 1921 (recensement). Là encore, pas de Raymonde Marie Despretz née en 1912 avec eux.
Mary-sur-Marne, Iles-les-Meldeuses, La Ferté Milon, Bondy
1921-1926
Albertine Sellier est re-veuve avec au moins un enfant et le grand-père de feu son mari, âgé de 76 ans. Indiquée sans profession en 1921. Ca ne devait pas être facile facile. Je n’ai aucune nouvelle d’elle pendant cette période (et pas d’accès au recensement 1926 de Lizy).
Pour l’instant, on en est là
Troisième mariage (Jama)
Albertine Sellier se remarie le 1er mai 1926 à Lizy, avec Gaston Eugène Jama. Elle a 38 ans, lui 42. Je n’ai pas l’acte de mariage, par contre Gaston Jama est veuf et j’ai l’acte de son premier mariage, avec Jeanne Virginie Goujon, 5 mars 1910 à Lizy. En 1910 donc, Gaston Jama était maréchal (= maréchal ferrant) à Lizy-sur-Ourcq, son frère était maréchal à Verneuil (Marne). Côté mariée, son père était déjà décédé en 1910 il me semble, mais il était maréchal-ferrant aussi (source : acte de naissance de Jeanne Virginie Goujon).
Bref, on est entre maréchaux-ferrants. Les témoins sont typographe et vigneron. Il me semble qu’on est dans un milieu social plus favorisé que celui dont il est question dans cette série d’articles, un monde de manouvriers, journaliers, maçons et blanchisseuses.
En se mariant avec Gaston Jama, veuf, Albertine Sellier hérite de plusieurs enfants. Je n’ai pas recherché en détail, cependant les recensements ultérieurs indiquent qu’on aurait qu’il y aurait trois garçons puis une fille âgés, au moment du mariage, de 15 ans, 14 ans, 8 ans et 4 ans (1921)
Années 1930
Années trente, les recensements de Lizy-sur-Ourcq nous donnent des nouvelles de la famille Jama, dix ans après (1931) puis 15 ans après (1936). On y apprend que les quatre enfants du premier mariage de Gaston Jama grandissent. Que l’enfant du deuxième mariage d’Albertine Sellier grandit. Et qu’il y a un autre enfant, commun celui-là : Pierre Jama, né en 1930.
Gaston Jama est toujours maréchal, patron. En 1931, ses fils aînés du premier mariage travaillent : l’aîné 20 ans comme mécanicien, le second 19 ans comme maréchal, chez son père. En 1936, les trois fils ainés ne sont plus dans le foyer. Restent André Gérard, 16 ans, apprenti peintre, Denise Jama 14 ans et Pierre Jama 6 ans.
Le tableau en dessous montre quels enfants sont recensés dans le foyer en 1931 et 1936, leur profession. La dernière colonne indique leur prénom complet, date de naissance, date et lieu de décès, tels que repérées dans la base Insee des décès depuis 1970. Sous le tableau, les recensements.
Enfant de
Né
1931
1936
Profession (recensement)
Enfant de
Marcel Jama
Gaston Jama et J.V Goujon
1911
x
mécanicien (1931)
Marcel Alexandre Léon Jama, 27 février 1911, décès à 74 ans à Narbonne (base Insee)
Henri Jama
Gaston Jama et J.V Goujon
1912
x
maréchal. Patron: Jama (1931)
Henri Georges Léon Jama, 22 novembre 1912, décès à 66 ans à Epernay (Marne) (base Insee)
Jean Jama
Gaston Jama et J.V Goujon
1918
x
Jean Paul Jama, 13 juin 1919, décès à 93 ans au Chesney (78) (base Insee)
Denise Jama
Gaston Jama et J.V Goujon
1922
x
x
Denise Suzanne Jama, 07 mai 1922, décès à 52 ans à Paris 13 (base Insee)
André Gérard
Albertine Sellier et Albert Gérard
1920
x
x
Apprenti peintre (1936)
André Albert Gérard, 30 octobre 1920,décès à 91 ans à Montmorillon (Vienne)
Pierre Jama
Albertine Sellier et Gaston Jama
1930
x
x
pas d’information
Présence ou non sur les recensements de Lizy 1931 et 1936 et info complémentaires
Recensement 1921
AD77 Lizy-sur-Ourcq recensement 1931, place Marouard (vue 2)
AD77 Lizy-sur-Ourcq recensement 1936, rue Valentine Rivière (vue 3)
Et après ?
Voilà la situation familiale, autant qu’on puisse savoir avec les ressources en ligne à disposition. Sources éparses, en fait, pour cette période trop récente.
Gaston Jama est mort le 17 août 1960, je suppose à Lizy mais je ne suis pas sûre. Il était né 2 février 1884 Verneuil, Marne, il avait donc 76 ans. Source : acte de naissance mentions marginales
Albertine Sellier lui survit encore 13 ans, elle meurt le 24 novembre 1973 à Lizy-sur-Ourcq à 85 ans. Source : acte de naissance mentions marginales
On l’a vu plus haut, le fils d’Albertine et de son 2ème mari Gérard vit jusqu’à 91 ans. La fille du 1er mariage de Gaston Jama meurt à 52 ans, ses garçons jusqu’à 66, 74 et 93 ans. Je n’ai pas recherché s’ils avait des descendants.
Par contre, je ne retrouve plus Pierre Jama né en 1930. Et, vous l’aurez compris, je cherche toujours Raymonde Marie Despretz née en 1912.
On s’intéresse à la fille ainée d’Alphonsine Alexandrine Borosky. Angèle Victoire Despré, née à Ocquerre en 1881. Se marie à 17 ans, deux enfants, l’un meurt, divorce, se remarie, le second enfant du premier mariage meurt, se remarie. Pas d’autres enfants à ma connaissance. Décède en 1943, 62 ans. Tombe encore visible et entretenue à Lizy-sur-Ourcq. Nom des maris : Lesecq, Navet, Jumaux.
Lesecq
Premier mariage d’Angèle Despré à 17 ans avec Louis Joseph LESECQ, marinier. Au moment du mariage, il demeure à Villenoy (Seine-et-Marne). Né à Vitry-le-François (Marne) le 28 avril 1871. Ils ont au moins deux garçons.
Où vivent-ils ?
Lieu d’habitation
Source
1899
Lui : Villenoy, marinier Elle : Lizy-sur-Ourcq, sans profession
Mariage
1900
Lizy-sur-Ourcq. Marinier
Naissance de Norbert
1901
Pas à Lizy-sur-Ourcq
Ils ne sont pas dans le recensement
1902
Pas à Lizy-sur-Ourcq
Naissance de Raymond non trouvée
1905
Pas à Lizy-sur-Ourcq
Décès de Raymond non trouvé
1912
« Angèle Lesecq, marnière à Meaux »
Témoin au mariage de sa sœur
Le couple est marinier. Je pense qu’ils naviguent sur le canal de l’Ourcq, qui passe par Meaux et aboutit à Paris. Je crois aussi que les mariniers vivent sur leur bateau. Difficile de suivre leur trace. Je me rends compte que je n’ai pas épluché l’Etat civil et les recensements de Villenoy, où Louis Joseph Lesecq était domicilié avant son mariage.
Raymond Lesecq
Leur plus jeune fils, Raymond, décéde le 19 juillet 1907 à l’âge de 5 ans. J’ai cette information par la plaque sur la tombe d’Angèle Despré, à Lizy. Je n’ai ni l’acte de naissance, ni l’acte de décès de cet enfant. Il faudrait rechercher dans toutes les communes du canal de l’Ourcq.
Norbert Lesecq
L’aîné, Norbert, est né le 24 août 1900 à Lizy (Norbert Louis Lesecq, on a l’acte). En 1920, fiche militaire indique : profession charretier, 1 m 64, yeux gris, cheveux châtain foncés, degré d’instruction 1.2.3 (ce qui veut dire : instruction primaire plus développée que juste lire et compter). Affecté au 160è Régiment d’infanterie. Le 17 décembre 1920, il est « soutien de famille » : on y reviendra, je suppose que son beau-père est décédé et qu’il devient le seul soutien de sa mère.
Il décède le 30 août 1921 à 21 ans. Information portée sur la tombe de sa mère également. La fiche militaire de Norbert Lesecq précise : “lors d’une permission” à Lizy sur Ourcq en 1921.
Les deux enfants d’Angèle Despré ont une plaque sur la tombe de leur mère, patronyme orthographié LESCEQ. « Raymond Lesceq, décédé le 19 juillet 1905 à l’âge de 5ans. Norbert Lesceq, décédé le 30 août 1921 à l’âge de 21 ans. Regrets éternels »
Divorce
Angèle Despré et Louis Joseph Lesecq divorcent le 16 octobre 1913, tribunal de Meaux ; porté à l’état civil 28 février 1914 (source : acte du 2ème mariage, mention marginale sur le premier mariage). Je n’ai pas plus d’information sur ce divorce. Leur fils Norbert avait 13 ans.
Louis Joseph Lesecq décède à Lizy en 1916. Source : fiche militaire, pas d’autres information.
Navet
Second mariage d’Angèle Victoire Despré, 26 mai 1914, Paris 19ème, avec Paul Armand Navet. Lui né à Neufmoutiers, Seine-et-Marne, en 1866. Il a donc 48 ans. Elle, 32. Il est marinier, elle est marinière. Elle signe A.Despretz et lui Paul Navet. Elle divorcée. Pour lui, aucune mention de veuvage ni de divorce.
A leur mariage, ils sont domiciliés 8 quai de Seine, Paris. J’ai noté que cette adresse se trouve sur le canal St Martin, prolongement naturel du canal de l’Ourcq.
Géneanet, project cartes postales, déposé par cartespostales. Canal Saint-Martin à la Villette, Xè arr. 1907
Je n’ai ensuite aucune information sur le couple. Nous n’avons pas la fiche militaire de Paul Armand Navet, donc aucune idée sur son parcours pendant la guerre alors qu’il avait dans les cinquante ans. Pas de naissances repérées non plus. Pas de trace de son décès. Black-out total.
Vous vous souvenez de Norbert Lesecq, le fils du premier mariage d’Angèe Despré, celui qui est mort à Lizy à l’âge de 21 ans, lors d’une permission? Sa fiche militaire indique qu’il est reconnu « soutien de famille » le 17 décembre 1920. Pourquoi ? Son beau-père est-il décédé ? Divorcé? Disparu ?
En 1921, je retrouve une Angèle NAVEZ avec un Z, sur recensement Lizy-sur-Ourcq. C’est évidemment Angèle Victoire Despré, épouse Navet. Pas de mari sur ce recensement. Pas son fils Norbert non plus, mais c’est normal, il est sous les drapeaux.
Angèle Despré a 44 ans, elle vit avec trois de ses nièces, Simone et Raymonde Chéron nées à Paris en 1905 et 1910, elles ont donc 16 ans et 11 ans ; et Renée [Reine] Ziverec, née à Tancrou en 1913 donc âgée de 7 ans (âges calculés). Je note que Angèle Navet/z n’est pas non plus repérée comme veuve alors que l’usage sur ce recensement particulier aurait été de la nommer « veuve Navez »
Jumaux
C’est d’abord par sa tombe que j’ai appris le mariage d’Angèle Despré avec un certain Jumaux. inscription : Angèle JUMAUX né DESPRE 1881 – 1943. Cimetière de Lizy-sur-Ourcq, photo septembre 2021.
Les recensements de population ont été d’une grande aide, en absence d’accès en ligne à l’Etat civil de Lizy-sur-Ourcq après 1913. Voilà ce que nous reconstituons.
Mariage précédent
Albert Edouard Jumaux est né le 21 septembre 1875 à Reuil (Reuil-en-Brie en Seine-et-Marne). Fils de Claude Jumaux 40 ans, meulier, qui le déclare et reconnaît en être le père, et de Adèle Prudence Foudrin, 29 ans, veuve Meuvier, couturière. Reconnu par ses 2 parents par leur mariage 4 mars 1876.
On a sa fiche militaire. Bureau de Coulommiers, 1895, matricule 567. Ici. A 20 ans, il est manouvrier et vit à Paris, 4 rue du roi d’Alger. 1 m 68 yeux gris. Sous des drapeaux de 1896 au 24 septembre 1899, certificat de bonne conduite.
A peine libéré de l’armée, il se marie une première fois avec Marguerite Antoinette Daillon, couturière, née à Boulogne (Seine). Lui est toujours fondeur de profession. Lizy, 16 décembre 1899. Naissance de Bernardine Gilbert Jumaux le 2 octobre 1901.
En 1906, ils sont tous bien à Lizy. Victor Edouard Jumaux fondeur chez [je n’arrive pas à lire] et Mathilde (sic) DAILLON 1881 Boulogne sur mer. Il y a un enfant : Bernardine Jumaux née Lizy 1901 .
En 1911, toujours là, page 15, elle 11, Edouard Jumaux et Mathilde (toujours sic), fondeur chez (Ferre?) et couturière avec l’enfant Bernardine née en 1901, et Antoine Chanony beau-père né en 1835 à Lestaing (?)
On suppose que Marguerite Antoinette (dite Mathilde?) Daillon est décédée entre 1911 et 1920 ou 21. Décès non trouvé à Lizy en 1911 et 1912, ensuite je n’ai plus les tables ni les actes en ligne. Cela pourrait aussi être un divorce.
La guerre et après
Revenons à Albert Edouard Jumaux. En 1915, il a 40 ans et c’est la guerre. Sa fiche militaire nous apprend qu’il est détaché comme fondeur à l’usine ferroviaire nickel (?) de Lizy.
1919. La fille du premier mariage se marie. Bernardine Gilberte Jumaux, née le 2 octobre 1901 Lizy (acte accessible en ligne), mariée le 22 novembre 1919 avec Sincère Henri Joseph Gélin (source : mention marginale de l’acte de naissance), décès le 26 mars 1991 Gonesse 95. Des arbres en ligne indiquent qu’il y a eu des enfants, nés entre 1920 et 1940. Patronyme Gélin.
1921. Recensement de Lizy-sur-Ourcq : Edouard Jumeau, né en 1875 à Reuil, seul, fondeur chez Antoine et Boyer (à confirmer). Il n’y a plus sa femme. On vient de voir que sa fille s’est mariée, elle ne vit pas avec lui. Je ne l’ai pas repérée dans les recensements de Lizy-sur-Ourcq mais c’est bien possible qu’elle y soit, avec son mari. Chercher patronyme Gélin.
Avec Angèle Despré
6 août 1921 mariage avec Angèle Victoire Despré à Lizy-sur-Ourcq (source : mention marginale sur son acte de naissance à lui).
Je peux les tracer jusqu’en 1936 grâce aux recensements.
Année
Informations trouvés dans le recensement
1921
Angèle Despré : nommée Angèle Navez, seule avec ses nièces Edouard Jumaux : seul, fondeur chez Antoine et Boyer(?)
1926
le recensement a l’air d’exister mais la version en ligne est quasi vide, quelle déception
1931
Ensemble. Terrassier et repasseuse
1936
Ensemble. Lui est prénommé Victor, pas Edouard. Terrassier et teinturière
1946
Pas trouvés. Angèle Despré est décédée en 1943.
Recensements Lizy-sur-Ourcq 77
On connait l’année de décès Angèle Despré par sa tombe, 1943, l’année de ses 62 ans. Je n’ai pas la date exacte, ni le lieu. Je ne sais pas quand est décédé son mari.
Intéressons-nous maintenant au devenir d’Alphonsine Borosky et son entourage, pendant la guerre 14-18.
Population civile déplacée
C’est peu connu, il semble qu’en 1914-18, les civils vivant en zone de conflit ont été évacués dans d’autres régions de France. Le site Filae permet de repérer Alphonsine Alexandrine Borosky dans une liste de personnes évacuées. J’ai du mal à comprendre ce document, à l’en-tête du ministère de l’intérieur français, qui donne un « état faisant connaitre la résidence actuelle des personnes évacuées du département de l’Aisne », avec une date manuscrite : 1914. Lizy-sur-Ourcq n’est pas dans l’Aisne mais en Seine-et-Marne, néanmoins mon personnage originaire de Lizy figure dans cette liste. Bref, il faudrait mieux comprendre.
Source: Listes des civils évacués publiées par le Ministère de l’Intérieur entre 1914 et 1917
Toujours est-il que cette liste de personnes de personnes déplacées pendant la guerre de 14-18 indique: Borosky (Alexandrine) et enf., de Lizy, à la Réole Gironde
S’agit-il bien d’Alphonsine Borosky? Ben oui, elle vivait bien à Lizy à cette époque. Elle est nommée Alexandrine sur la liste, qui est un de ses prénoms d’état civil. Et enf. signifie et enfants, singulier ou pluriel. Quels enfants?
Surement son fils Emile avait 16 ans en 1914. Sa fille Lucie Despré qui avait 20 ans. Qu’en est-il de sa fille Ursule, 20 ans aussi, mariée, veuve dès 1914 ? Sa fille Claire, 23 ans, mariée, un enfant de 2 ans, veuve également dès 1914 ? La femme de son fils, Albertine Sellier, veuve à partir de 1916 avec un enfant âgée de trois ans ?
Selon ce document, ils ont été accueils à La Réole, ville à 60 km au sud-est de Bordeaux, sur la Garonne, et qui a l’air très très jolie. Je n’ai pas (encore) trouvé trace de leur séjour à cet endroit.
Les autres hommes
Victor Emile Laplaiche, le mari
On se souvient qu’Alphonsine Borosky a épousé Victor Emile Laplaiche en 1899, il est alors âgé de 32 ans, elle en a 41. J’ai eu du mal à trouver le décès de ce mari, il a en fait eu lieu pendant la guerre.
Sa fiche militaire indique qu’il est libéré des obligations militaires en 1913, et non ré incorporé en 1914 (alors que les tranches d’âge les plus âgées étaient rappelées au combat) à cause d’une maladie des poumons.
Finalement, nous avons trouvé son année de décès grâce à l’inscription sur la tombe familiale repérée à Lizy-sur-Ourcq : E.Laplaiche 1866 – 1915. Il avait donc 48 ou 49 ans. Je n’ai pour le moment ni acte, ni autre information.
Louis Joseph Lesecq, l’ex-gendre
Louis Joseph Lesecq, ex-mari de la fille aînée Angèle, divorcés en 1913, un enfant. Je sais juste par sa fiche militaire qu’il n’a pas été mobilisé et qu’il est décédé le 25 décembre 1916. Pas d’acte, pas de lieu, aucune idée des circonstances. Il avait 45 ans.
1914, Alphonsine Borosky a 56 ans, un mari, deux fils, quatre filles, trois gendres, un ex-gendre, trois petits enfants. La première guerre mondiale
Le gendre Albert Lucien Castex mort en 1914
Albert Lucien Castex est le gendre d’Alphonsine Borosky, mari de sa fille Ursule Despré.
On a la fiche militaire d’Albert Lucien Castex, bureau de Coulommiers, classe 1907, matricule 167. Ici.
On y apprend qu’il est charretier, né à Cocherel le 24 février 1887, fils de Guillaume Castex et de Marguerite May. Degré d’instruction 3 (possède une instruction primaire plus développée que juste lire et écrire). 1 m 61.
Apparemment il est passé au conseil de révision en 1908 et non en 1907, année de ses 20 ans. Il est classé soutien indispensable de famille par le Conseil départemental … ce qui ne l’empêche pas d’être « incorporé » à partir du 8 octobre 1908. La logique m’échappe. Il est « envoyé dans la disponibilité » le 25 septembre 1910 et passe dans la réserve. La fiche indique « certificat de bonne conduite accordée » (c’est en 1910).
En 1911, je sais par le recensement de population qu’il vit à Tancrou, où il est charretier chez un cultivateur nommé Leplaicheur. En fait il était déjà à Tancrou en 1906, à 19 ans, domestique chez le fermier Thominot (?). Cette année là il est même recensé deux fois, à Tancrou chez son employeur et à Cocherel chez ses parents.
Sa fiche militaire fait état d’une condamnation le 10 mars 1913, par jugement contradictoire du tribunal correctionnel de Senlis à un mois de prison (sursis) pour « vol ».
Le 24 décembre 1913, mariage avec Ursule Despré à Cocherel 77. Je n’ai pas l’acte de mariage car l’Etat civil en ligne de Cocherel s’arrête à l’année 1912, pas de bol.
Je pense qu’ils n’ont pas eu d’enfants. Il faudrait vérifier quand même qui est Guillaume Albert Castex, né le 11 juin 1914 à Cocherel et décédé à Meaux le 24 août 1987 (base Insee). Mise à jour 21/11/2022. On a bien fait de vérifier, non seulement Guillaume Albert Castex né en 1914 à Cocherel est bien un enfant du couple, mais il y en a un autre, Gaston Emile Castex, né à Paris en 1918. Ce qui pose question, vu les dates.
Albert Lucien Castex est mobilisé le 1er août 1914, arrivé au corps le 4 août, 160è Régiment d’infanterie. Disparu le 4 septembre 1914 à Réméréville, Meurthe-et-Moselle, suivant avis ministériel du 28 juillet 1915. Sa fiche sur Mémoire des hommes ici indique qu’il a été tué à l’ennemi le 3 septembre 1914, mort pour la France. Jugement rendu par le Tribunal de Meaux le 17 juin 1920. Je réalise maintenant que sa famille a dû rester dans l’incertitude pendant des mois et des années avant d’avoir confirmation de sa mort.
L’autre gendre, Albert Ziverec, mort en 1914 ou 1917
Albert Ziverec, le mari de Claire Despré, mariés à Tancrou en 1912, un enfant en 1913. Le mariage interrompu pour retrait de consentement de dernière minute d’Alphonsine Borosky, c’est eux. Voir Article L, il y a aussi le début de la biographie d’Albert Ziverec.
Nous en sommes maintenant en 1913. Interrogeons la fiche militaire d’Albert Ziverec : il est mobilisé le 2 aout 1914, parti le 9 août, blessé le 4 octobre 1914 au combat à Beuvraignes. Signalé sur avis […] émanant du Ministère de la Guerre en date du 25 août 1917 comme étant décédé. Inhumé le 11 juin 1917 à Beuvraignes (Somme) au nord-ouest du chemin de cette localité à Roye, à 200 m de la bifurcation.
Est en fait décédé à Beuvraignes dans la Somme, le 4 octobre 1914 ? Il y a une hésitation dans sa fiche Mort pour la France <<ici. 4 octobre 1914 barré, remplacé par le 11 juin 1917.
Nous avons trouvé la tombe des Ziverec au cimetière de Tancrou, par hasard, nous cherchions une autre branche de la famille. Eugène Ziverec (16 août 1919, 68 ans) et Marie Chéron (1860-1928), les parents d’Albert Ziverec. Entre les deux, une pancarte avec la photographie d’Albert Ziverec, 26 ans, soldat au 294e INF., mort à Beuveraigne (Somme) le 4 octobre 1914 ; et posée, une plaque gravé « à mon mari, Albert Ziverec, du 254e régiment d’infanterie, tué à Beuvraigne le 4 octobre 1914, à l’âge de 26 ans ». Je trouve cette plaque très, très émouvante.
Cimetière de Tancrou, 2021.
Pour la famille, Albert Ziverec est mort en 1914. Pour les autorités militaires et civiles, il est décédé en 1917, et on a une date et la description du lieu d’inhumation. Je ne m’explique pas tout à fait la chronologie. Ce dont je suis à peu près sûre, c’est que l’incertitude a dû se rajouter au deuil pour la famille.
Le fils, Gaston Despré, mort en 1916
On a parlé de l’avant-guerre de Gaston Despré ou Despretz dans l’article L. Mobilisé le 1er aout 1914, renvoyé provisoirement dans ses foyers le 2 septembre 1914. Maintenu au service auxiliaire le 4 novembre 1914 par la commission de réforme de Coulommiers.
Puis : incorporé à compter du 19 avril 1915 … 331e régiment d’infanterie. La liste de ses campagnes contre l’Allemagne indique qu’il passe un an à l’Intérieur en campagne simple, jusqu’au 23 mars 1916 ; puis aux Armées du 24 mars au 9 mai 1916 ; puis Formation sanitaire, zone des armées, du 10 au 20 mai 1916. Et : « décédé le 20 mai 1916, suite de maladie. Mort pour la France« . Sa Fiche MPLF indique son décès 20 mai 1916 à l’hôpital civil de Nancy, « non mort pour la France ». On a aussi l’acte de décès à l’Etat civil de Nancy où il est nommé Gaston Despretz, « mort pour la France ».
Il a une plaque au carré militaire du cimetière de Lizy-sur-Ourcq, patronyme orthographié Despré.
Cimetière de Lizy-sur-Ourcq, 2021
Gaston Despré ou Despretz était marié à Albertine Sellier depuis 1908 et ils ont eu au moins un enfant qui a vécu, Raymonde Marie Despretz, née en 1912.
1899 – 1914, Alphonsine Borosky a 40 à 55 ans, environ
Les proches d’Alphonsine Borosky
La famille proche d’Alphonsine Borosky : sa mère, ses deux frères. En 1900, ces proches ont tous disparu. D’abord son frère Alexandre Eugène Borosky (mon ancêtre), décédée en 1892 à Crépoil, commune de Cocherel. Puis sa mère Marie Joséphine Victoire Hauet, décédée à Lizy-sur-Ourcq en 1897. Quant au frère aîné Jean Marie Julien Borosky, lui, c’est pas qu’il est mort, enfin on ne sait pas, il a juste totalement disparu des radars.
La situation en 1900
Alphonsine Borosky a donc 6 enfants âgés de 1 an à 18 ans. En 1899, elle s’est remariée et a marié sa fille aînée. Ils ont quitté le village d’Ocquerre et vivent désormais à Lizy-sur-Ourcq. Lizy-sur-Ourcq, ville de 1800 habitants, sur le canal de l’Ourcq qui dessert Paris, et sur la voie de chemin de fer. Coté profession, Alphonsine et son mari sont en général notés manouvriers, ou sans profession.
Vers 1900. N = naissance
Chronologie 1900-1904
1900. Alphonsine Borosky est grand-mère pour la première fois. Sa fille aînée Angèle a 19 ans et donne naissance à Norbert Louis Lesecq le 24 août 1900 à Lizy-sur-Ourcq, où elle vit avec son mari, marinier.
1901. Alphonsine Borosky et Victor Emile Laplaiche vivent rue d’Echampeu à Lizy-sur-Ourcq (recensement). Ils sont tous deux manouvriers, 33 et 42 ans. Les enfants Despretz (orthographié ainsi) : Gaston 18 ans manouvrier, Claire 9 ans, Lucie et Ursule 5 ans. Le petit Emile Laplaiche, 2 ans.
La fille ainée Angèle Despré, mariée en 1899 avec Louis Joseph Lesecq comme on l’a vu plus haut, ne vit pas avec eux. Je ne sais pas où ils sont recensés cette année là, peut-être à Lizy-sur-Ourcq aussi, où leur fils Norbert est né en 1900, mais je ne les ai pas repérés. Son mari est marinier, je pense qu’il navigue sur le canal de l’Ourcq, avec ou sans sa famille, entre Meaux, Lizy-sur-Ourcq et Paris. Ce qui rend difficile de localiser les événements de leur vie, naissances d’enfants, décès, divorce.
1902. Le fils d’Alphonsine Borosky, Gaston Despré, a 20 ans. Voici ce que nous apprend sa fiche militaire : blond aux yeux bleus, 1 m 61, profession manouvrier, sait lire et écrire (degré d’instruction 2). L’année de ses 20 ans, 1902, il est classé dans les services auxiliaires en raison d’une otite moyenne. Je ne sais pas si cela signifie qu’il a tout de même effectué son service militaire ou pas. Passe dans la réserve de l’armée active en 1906. Son patronyme est orthographié Despretz.
1902. La fille aînée Angèle épouse Lesecq a un deuxième garçon, Raymond. Je ne connais son existence que par une plaque sur la tombe de sa mère, à Lizy-sur-Ourcq: Raymond Lesceq [sic], décédé le 19 juillet 1907 à l’âge de 5 ans. Je ne sais pas où il est né ni où il est décédé.
1903. Alphonsine Borosky et son mari ont un autre enfant, Léon Marceau Laplaiche, qui décède à l’âge d’un mois. Alphonsine a alors 45 ans. C’était le 10ème de ses enfants.
1906. Ils vivent rue des Cygnes, à Lizy (recensement). A.Borosky E.Laplaiche, manouvriers. Les enfants Despretz Gaston, Claire, Ursule, Hélène. Hélène? C’est Lucie, la jumelle d’Ursule. Erreur sur le prénom, ou alors Hélène était son prénom d’usage, allez savoir. Gaston est manouvrier salarié. Si mes calculs sont bons, il a 24 ans.
1907. Décès du petit fils d’Alphonsine Borosky, fils de sa fille Angèle Despré épouse Lesecq. Raymond, 5 ans (voir 1902). C’était son deuxième petit-enfant
1908. Le fils aîné Gaston Despretz (orthographié ainsi) épouse Albertine Louise Sellier, née à Mary-sur-Marne en 1888. Mariage le 14 mars 1908 à Isles-les-Meldeuses, où Albertine Sellier est « domiciliée » avec son père mais « réside » à Lizy-sur-Ourcq où elle exerce la profession de blanchisseuse. Sa mère est décédée. Gaston Despretz est lui manouvrier, domicilié à Lizy-sur-Ourcq. Ils ont 19 ans et 25 ans.
Un enfant naît moins de deux mois après le mariage, Raymond Jules Despretz, qui décède à l’âge de 9 mois. Lizy-sur-Ourcq, 30 avril 1908 – 12 février 1909. C’était le troisième petit-fils d’Alphonsine Borosky.
1911. Alphonsine Borosky et Victor Emile Laplaiche vivent toujours rue des Cygnes à Lizy. Emile Laplaiche est manouvrier chez Huvier (?), sa profession à elle n’est pas notée. Trois enfants vivent encore avec eux : Lucie et Ursule Despretz, et Emile Laplaiche (fils). (recensement).
Il manque les ainés. Gaston Despretz et sa femme Albertine sont aussi à Lizy, Grand-rue, lui est manouvrier chez Galand. Ils n’ont pas d’enfants vivants.
Par contre je ne sais pas où est Claire, qui a vingt ans cette année 1911. Ce n’est que l’année suivante, en 1912, qu’elle se marie à Albert Ziverec, de la commune de Tancrou.
Pause chronologie graphique : ci-dessous, vous visualisez les mariages, naissance, décès, divorces chez Alphonsine Borosky et ses enfants entre 1900 et 1914.
1912, au printemps. Gaston Despretz et sa femme Albertine Sellier ont une fille, Raymonde Marie Despretz. Première petite fille d’Alphonsine Borosky. 15 mai 1912, Lizy-sur-Ourcq. Manouvrier et blanchisseuse.
1912, l’été. Claire Amélie Despré se marie avec Albert Ziverec. C’est deuxième fille d’Alphonsine Borosky, elle a 20 ans. Accrochez-vous, il y a du rebondissement.
Je vous présente le futur mari : Albert Ziverec. Sa fiche militaire nous indique qu’il est né à Tancrou (77) le 21 juin 1888, fils de Eugène Ziverec et de Marie Chéron, yeux bleus, 1 m 67, maçon. Effectue son service militaire de 1909 à 1911, certificat de bonne conduite accordé.
Le mariage Ziverec Despré devait être célébré à Tancrou, le 6 juillet 1912. L’acte figure au registre d’Etat civil, rédigé en partie, mais se termine par « … le mariage n’a pu être célébré et par suite l’acte ci-dessus n’a pas été terminé, la mère de la future épouse ayant, au dernier moment, refusé son consentement« . Ambiance. J’ai découvert cette histoire en rédigeant cet article, juste parce que j’ai feuilleté le registre de Tancrou un peu en arrière, comme ça, pour rien.
Le mariage a lieu dans la même commune un mois plus tard, le 8 août 1912. La mère de la mariée n’est pas présente, mais consentante par acte reçu par le maire de Lizy-sur-Ourcq le 27 juillet 1912. Témoins : Angèle Lesecq et Gaston Despré qui – on le sait – sont la grande sœur et le grand frère de la mariée. Marinière à Meaux et manouvrier à Lizy-sur-Ourcq. Côté marié, on a Jules Ziverec, maçon à Tancrou, je sais que c’est le frère du marié ; et Clovis Chéron, marinier à Meaux.
On ne sait pas ce qui s’est passé à ce mariage. Pourquoi Alphonsine Borosky a-t-elle retiré son consentement au mariage de sa fille mineure, au dernier moment?
1913. Albert Ziverec et Claire Despré ont une fille, née à Tancrou le 2 juin 1913. Reine Raymonde Ziverec. Les registres de Tancrou de 1913 et années suivantes ne sont pas encore en ligne, y compris les tables décennales. Nous connaissons l’existence de Reine Raymonde Ziverec par son décès, survenu en 1999 à Chatenay-Malabry (92). L’acte de décès obtenu par la mairie nous a confirmé la filiation de Reine Raymonde Ziverec ainsi que ses date et lieu de naissance. Pour Alphonsine Borosky, c’est son 5ème petit-enfant, et deuxième petite fille.
1913. Changement aussi du coté de la fille aînée. Angèle Despré divorce de Louis Joseph Lesecq. Divorce prononcé le 16 octobre 1913 par le tribunal civil de Meaux, transcrit le 28 février 1914 à l’Etat civil de Lizy-sur-Ourcq (mention marginale sur l’acte de mariage). On sait qu’ils ont au moins un enfant encore en vie, Norbert, qui doit avoir 13 ans.
1913, le 24 décembre, Ursule Despré se marie avec Albert Lucien Castex, à Cocherel. Pas d’enfant qu’on sache Mise à jour 21/11/2022. On savait mal, il y a deux enfants.
1914. Angèle se remarie. 26 mai 1914. Elle a 33 ans, divorcée de Louis Joseph Lesecq. Son nouveau mari a 48 ans, célibataire, Paul Armand Navet, né à Neufmoutiers (77), domicilié et demeurant(?) 8 quai de Seine à Paris 19, ses parents domiciléis à Villers-la-Rigault (77). Elle domiciliée aussi 8 quai de Seine. Ils sont tous les deux mariniers. Il faudrait que je cherche à quoi correspond le 8 quai de Seine, je pense qu’on est dans l’univers des mariniers de l’Ourcq, peu documenté (ou alors je n’ai pas trouvé)
Situation à la veille de la première guerre mondiale
Voilà la situation familiale d’Alphonsine Borosky en 1914 : un mari âgé de 46 ans, trois filles mariées totalisant un ex-gendre et trois gendres, un fils mariés, deux enfants non mariés ; trois petits enfants âgés de 1, 2 et 14 ans. Ils vivent à Lizy-sur-Ourcq, Tancrou et peut-être Paris (ou sur le canal de l’Ourcq).
La guerre va passer par là. Je préfère vous prévenir, les prochains articles sur cette période ne sont pas vraiment gais.
Alphonsine Borosky épouse Victor Émile Laplaiche à Lizy-sur-Ourcq le 18 février 1899. Mais qui est Victor Émile Laplaiche, quel est son parcours jusqu’à son mariage ?
Prénom d’usage Émile
Déjà son nom d’usage est Émile. Néanmoins je vais m’efforcer de le désigner Victor Émile, car forcément il a un fils prénommé Émile, c’est pour ne pas les confondre.
Jeune âge
Victor Émile Laplaiche est né en 1867 à Doué, hameau de Croupet, en Seine-et-Marne, de père inconnu. Sa mère a 20 ans et se nomme Victorine Ursule Laplaiche. L’enfant est déclaré par son grand-père, Louis Auguste Laplaiche, 61 ans, menuisier.
Hameau de Croupet, commune de Doué (77) AD 77 2FI10161 DOUE. CROUPET
L’an 1867, 30 novembre 6 heures du soir, devant nous Louis Isidore DELETAIN(?), Maire et officier de l’état civil de la commune de Doué, Seine-et-Marne, est comparu sieur Louis Auguste LAPLAICHE âgé de 61 ans, menuisier, demeurant à Croupet, hameau de cette commune, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né aujourd’hui à 2 heures après midi, de sa fille Victorine Ursule Laplaiche, âgée de 20 ans, sans profession, demeurant au hameau de Croupet, et de père inconnu, auquel enfant il nous a déclaré donner les prénoms de Victor Émile. Les dites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Pierre Louis Paschal, âgé de 54 ans, instituteur, et Éloi Alexandre LOUTRAS (?), âgé de 29 ans, cordonnier, tous deux témoins majeurs demeurant à Doué, lesquels ont ainsi que le père de l’enfant [note en marge: le déclarant][là il a eu gaffe] signé le présent acte après lecture faite
Quand Victor Emile Laplaiche a 10 mois, sa mère, qui est alors couturière, se marie avec un jeune homme de 21 ans, manouvrier. Il vient du hameau de Mauroy, dans la même commune de Doué, et se nomme Emile Théodore Huvier. 19 septembre 1868. Pas de trace de légitimation d’enfant.
Le 16 août 1869, le couple a un enfant, Emilienne Claire Huvier. Je suppose qu’elle est née à Doué mais je n’ai pas cherché son acte de naissance. Je sais que la petite a été mise en nourrice, car elle y est décédée chez Eugène Huvier, maçon, qualifié de « père nourricier », à Orly-sur-Morin, à 10 km de Doué. Je ne connais pas le lien éventuel de de parenté entre Eugène Huvier le père nourricier et Emile Théodore Huvier, le père. Ils ne sont pas frères en tous cas.
Je me demande où était alors le petit Victor Emile Laplaiche. Avec sa mère ? En nourrice ? Les recensements de population peuvent apporter ces renseignements précieux. Hélas, le dernier recensement date de 1866, un an avant sa naissance. Il faudra attendre ses 4 ans, 1872.
Orphelin de mère (3 ans)
Victor Emile Laplaiche a bientôt 3 ans et là sa mère décède à 23 ans, le 28 septembre 1870 à Doué. Déclaration par son mari Emile Théodore Huvier. Lequel se rend trois semaines plus tard à Orly-sur-Morin, le 22 octobre 1870, déclarer le décès de sa fille, celle qui était en nourrice chez Eugène Huvier, maçon. Emilienne Claire Huvier, 14 mois, 16 août 1869.
Le veuf de la mère du petit Victor Emile Laplaiche se remarie le 4 novembre 1871 à la Trétoire avec Louise Virginie Bonnet. Maintenant regardez bien le recensement de 1872 à la Trétoire, hameau Bois-Beaudry, vue 7. Nous trouvez Emile Théodore Huvier, journalier, né à Doué. Louise Virginie Bonnet, sa femme, née à la Trétoire. Emile Gustave Huvier, leur fils, né à Doué. Comment auraient-ils un fils né à Doué en 1868, alors que lui est veuf depuis 1870, remarié en 1872 ? Pas possible.
Je pense que Emile Gustave Huvier ne peut âtre que Victor Emile Laplaiche, fils de la première femme du chef de famille. Les dates collent (il est de fin 1867), le lieu de naissance aussi. Les prénoms, bon, on passe de Victor Emile à Emile Gustave, ça va. Et le substitution de nom de famille est logique aussi. Qu’en pensez-vous?
Recensement La Trétoire (77), 1872. Vue 7. AD77
Je perds sa trace de 4 ans à 20 ans
Je crois qu’il est soit avec le mari de sa mère et la nouvelle femme de ce dernier. On a la chance de disposer des recensements pour cette période, normalement je devrais arriver à suivre ses domiciles en 1876, 1881, 1886 grâce aux recensements Or, j’ai fait chou blanc. Il faudrait reprendre calmement avec méthode :
suivre les domiciles de la famille Emile Théodore Huvier et Louise Virginie Bonnet, originaires de Doué et la Trétoire, naissance d’un enfant à la Trétoire en 1874 et à Doué en 1883.
suivre les domiciles de la sœur de sa mère, Estelle Geneviève Laplaiche marié à Désiré Léon Chimla en 1871 à Chailly-en-Brie, elle couturière, lui papetier. Je les trouve à Doué en 1872, sans enfants (recensement) ; plus de trace à Doué en 1876. Un enfant né en 1881 à Pommeuse, hameau de Montmarin ; deux enfants nés en 1890 et 1898 à Chailly-en-Brie, où ils demeurent toujours en 1906 (recensements)
suivre les domiciles du frère de sa mère, Louis Joseph Laplaiche, mariée à Virginie Vignier en 1872 à Doué. En 1876, ils sont toujours à Doué, sans enfants
ne pas perdre de vue la grand-mère maternelle, Marie Esther (ou Estelle) Geneviève Das. Le recensement de Doué 1866 nous apprend qu’elle et son mari avaient recueilli leurs deux petites filles de 3 ans et 8 ans, Rose Valérie et Eugénie Bergereau, nées à Paris, orphelines de leur mère Rose Augustine Laplaiche. Notez que la plus jeune petite fille est notée comme Eugène, garçon mais ensuite elle devient une fille, Eugénie. La grand-mère Esther Das devient veuve en 1870, et continue d’élever Eugénie Bergereau (je ne sais pas où est passée sa grande sœur). Elle vit assez longtemps pour donner son consentement à leurs mariages, l’une à Boissy-le-Chatel en 1880, l’autre à Doué en 1883. Patronyme Bergereau ou Bergerot.
Service militaire
Nous continuons de suivre la trace de Victor Émile Laplaiche, né en 1867. Comme c’est un garçon, nous avons sa fiche militaire. Lien ici si ça marche. Bureau de Coulommiers, 1887, matricule 784.
AD 771R1128 Matricules n° 501 à 1028. ( 1887 )
Victor Émile Laplaiche est alors manouvrier et vit à Hondevilliers, 77. Cheveux et sourcils châtain, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1 m 62. Degré d’instruction 2, ce qui signifie qu’il sait lire et écrire.
La suite de la fiche nous apprend :
Engagé volontaire pour 5 ans à la mairie du XVè arrondissement de Paris le 13 mars 1888 pour le 2ème régiment d’infanterie de Marine. Arrivé au corps le 15 mars 1888.
Suivent ses changements de régiment en 1890 et 1891, vers le 9ème puis le 3ème régiment d’infanterie de Marine. Puis la liste de ses campagnes : sur l’anamite du 13 septembre au 25 octobre 1889. Au Tonkin en guerre : du 26 octobre 1889 au 23 décembre 1890. Sur le Vinh Hong : du 24 décembre 1890 au 1er février 1891.
Puis il passe dans la réserve active le 19 mai 1891. Sauf erreur ça ne fait pas 5 ans. On voit ensuite qu’il accomplit deux périodes d’exercice : du 5 septembre au 20 octobre 1893 à Cherbourg, puis du 3 au 30 octobre 1898.
C’est là qu’il se marie avec Alphonsine Borosky, en 1899.
Lieux d’habitations après son service militaire
1888 : Hondevilliers (source fiche militaire)
1888-1891 : à l’armée
1893 : Largny (fiche militaire)
1894 : Ocquerre (fiche militaire) ; 24 décembre 1894, il est témoin à la naissance des filles jumelles d’Alphonsine Borosky à Ocquerre, Lucie et Ursule. Notons que la mère d’Emile Laplaiche s’appelait Ursule.
1895 : Lizy (fiche militaire)
1896 : Lizy-sur-Ourcq, dans le foyer d’Alphonsine Borosky, en qualité de « pensionnaire » (recensement)
1899 : Lizy-sur-Ourcq (mariage)
Comportement
En 1895, le journal de Seine-et-Marne rapporte que Victor Emile Laplaiche a donné des coups de poing à son patron, un entrepreneur de battage.
C’est une inscription sur sa fiche militaire qui nous a mis la puce à l’oreille et incitées explorer les faits divers. La fiche militaire inque que Victor Émile Laplaiche a été : condamné le 27 juillet 1898 par le Tribunal correctionnel de Meaux à 15 jours (barré: 6 jours de prison) pour outrage à la Gendarmerie. Evasion par bris de prison. (Sursis).
C’est le journal l’Eclaireur de Seine-et-Marne qui raconte ce qui s’est passé le 27 juillet 1898 « Victor Laplaiche, 31 ans, se trouvant en état d’ivresse a injurié les gendarmes qui l’emmenaient au violon. Dans sa fureur, l’ivrogne effondra la porte et s’évada. 15 jours de prison pour les outrages et 6 jours pour le second délit ». Le journal de Seine-et-Marne donne encore plus de détails sur cette condamnation de juillet 1898.
Nous avons raconté dans notre dernier numéro les exploits du nommé Laplaiche Emile Victor, âgé de 31 ans, manouvrier qui absorba une telle quantité de petits et grands verres, dans la journée de dimanche, qu’il finit par perdre l’équilibre et la raison. Il entra cependant chez M. Deshuissard, marchant de vins, et voulut se faire servir une tournée, la dernière. M. Deshuissard refusa de lui donner à boire et l’invita à prendre le chemin de la porte. Laplaiche envoya le marchand de vins à la balançoire ; il le bouscula même et lui déchira sa chemise. On dut aller chercher les gendarmes. Ceux-ci furent reçus, par l’ivrogne, de façon charmante. Il leur donna des noms bien doux, bien tendres, tels que : sal…, v…, coch… etc., etc. Conduit au poste de police, et ce non sans mal, Laplaiche fit un tapage infernal. Il brisa la porte et prit la poudre d’escampette. Notre poivrot ne tarda pas à être arrêté.
Au moment de ces faits, Alphonsine Borosky était enceinte d’un garçon qu’on allait prénommer Émile, et qui allait prendre le patronyme Laplaiche au moment du mariage de ses parents, légitimé au moment du mariage de ses parents. J’espère que cet épisode répréhensible, et celui de 1895, ne sont que des incident isolés dans le parcours de Victor Emile Laplaiche.
En résumé
Victor Emile Laplaiche, né de mère célibataire, orphelin à 3 ans, peut-être élevé par le mari de sa mère qui s’était remarié, engagé volontaire à l’armée à 20 ans, manouvrier de profession, se marie en 1899 avec Alphonsine Borosky à Lizy-sur-Ourcq.
Mariage de Alphonsine Borosky avec Émile Laplaiche
18 février 1899, un an et trois jours après l’enregistrement de son divorce à l’Etat civil, Alphonsine Borosky se remarie avec Victor Emile LAPLAICHE à Lizy-sur-Ourcq (77). Ce mariage légitime un enfant âgé de 3 mois, Emile.
Je me demande s’il n’y a pas quelque chose comme un délai entre le divorce et le remariage, pour les femmes. A certains moments il y a eu cela avec le veuvage, ce serait logique. A noter également, le marié a 31 ans et la mariée 40. Les témoins sont manouvrier, appariteur de police, charretier et marinier.
Transcription de l’acte suit, mais ne quittez pas, regardez : il y a un S à mariages dans le titre de cet article. Suite sous la transcription
Le 18 février 1899, 11 [heures] du matin devant, nous Etienne Gaston GARNIER, Maire et officier de l’Etat civil de Lizy-sur-Ourcq ont publiquement comparu en la Mairie pour contracter mariage Victor Emile LAPLAICHE, 31 ans, manouvrier demeurant à Lizy-sur-Ourcq, fils majeur de Victorine Ursule LAPLAICHE, décédée à Doué le 28 septembre 1870 d’une part.
Et dame Alphonsine Alexandrine BOROSKY, âgée de 40 ans, demeurant à Lizy-sur-Ourcq, sans profession, née à Ocquerre le 27 mai 1858, fille des défunts François BOROSKY décédé à Meaux le 10 octobre 1864 et de Marie Joséphine Victoire HAUËT, décédée à Lizy le 30 octobre 1897 ; divorcée de Omer DÉPRÉ en vertu d’un jugement rendu par le tribunal civil de première instance de Meaux en date 9 novembre 1894 d’autre part ; les futurs époux nous ont déclaré qu’il n’a pas été fait de con trat de mariage.
Aucune opposition ne nous ayant été signalée, nous officier d’Etat civil faisant droit à la réquisition des parties avons demandé aux futurs époux s’ilsi voulaient se prendre pour époux, chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement nous avons prononcé au nom de la loi que Victor Emile LAPLAICHE et Alphonsine Alexandrine BOROSKY sont unis par le mariage.
A l’instant même Victor Emile LAPLAICHE et Alphonsine Alexandrine BOROSKY nous ont déclaré que de leur union naturelle il existe un enfant du sexe masculin, inscrit sur le registre de l’Etat civil de l’année 1898, sous le prénom d’Emile, comme étant né le 19 novembre ; lequel enfant a été reconnu par les sus nommés à la date du 8 décembre suivant, voulant que la présente déclaration légitime sa naissance et lui donne les mêmes droits que pourraient avoir les enfants qui viendraient à naitre de leur union légitime
Le tout a été fait publiquement et en présence de Paul LESUEUR âgé de 32 ans, manouvrier, et Providence DALISSIER, âgé de 44 ans, appariteur de police demeurant à Lizy-sur-Ourcq, Emile LESECQ âgé de 24 ans, charretier demeurant à Fresnes et LESECQ Louis François, marinier, âgé de 58 ans, demeurant à Villenoy. et après lecture faite les époux et les témoins ont signé avec nous le présent acte
Le second mariage, Louis Joseph Lesecq et Angèle Victoire Despré
Ne sortez pas de la salle, on enchaine. Un quart d’heure après le remariage d’Alphonsine Borosky, a lieu celui de sa fille aînée Angèle, âgée de 17 ans.
Quand on a vu ça pour la première fois, ma sœur et moi, un peu par hasard en feuilletant virtuellement le registre, on a trouvé ça bien bizarre quand même. Après, on s’y fait.
La jeune fille a 17 ans. Alphonsine Borosky s’était aussi mariée à 17 ans, la première fois. Je crois que c’est parce que chacune n’avait plus leur père, l’une pour cause de divorce, l’autre pour cause de décès. Le mari d’Angèle Borosky s’appelle Louis Lesecq (Louis Joseph), 27 ans, il est marinier.
Comparons les témoins du 1er mariage de cette journée de 1899 (Alphonsine Borosky) et du 2ème mariage (Angèle Despré) Les gens sont les mêmes. Le 1er marié est témoin au 2ème mariage, les témoins du 1er mariage sont respectivement le père et le frère du deuxième marié. OK, je vous ai fait un tableau.
Personne
Age
Profession
Domicile
Rôle dans le 1er mariage
Rôle dans le 2è mariage
Victor Emile LAPLAICHE
31 (ou 32)
manouvrier
Lizy
marié
témoin
Paul LESUEUR
32
manouvrier
Lizy
témoin
témoin
Providence DALISSIER
44
appariteur de police
Lizy
témoin
témoin
Emile LESECQ
24
charretier
Fresne
témoin
témoin, frère du marié
Louis François LESECQ
58
marinier
Villenoy
témoin
père du marié
Louis Joseph LESECQ
27
marié
Le 18 février 1899 à 11 heures et quart du matin Etienne Gaston GARNIER Maire de Lizy sur Ourcq ont publiquement comparu en la Mairie pour contracter mariage Louis Joseph LESECQ âgé de 27 ans marinier demeurant à Villenoy, fils majeur de LouisFrançois LESECQ marinier âgé de 58 ANS et de Malvina Aglaé HEUPPELLIER [à vérifier] son épouse sans profession agée de 46 ans tous deux également domiciliés à Villenoy ici présents en consentants au mariage de leur fils, lequel est né à Vitry le François Marne le 28 avril 1871 d’une part
et demoiselle Angèle Victoire DESPRÉ âgée de 17 ans sans profession demeurant à Lizy, née à Ocquerre le 23 août 1881 ; fille mineure de Omer DESPRÉ , âgé de 45 ans, manouvrier demeurant à Meaux et de dame AlphonsineAlexandrine BOROSKY âgé de 40 ans sans profession demeurant à Lizy, son épouse, au profit de laquelle le divorce a été prononcé par jugement du tribunal Civil de Meaux en date du 9 novembre 1894 ainsi qu’il résulte de l’acte de transcription, délivré par le Maire d’Ocquerre dûment légalisé et enregistré et joint à un précédent mariage : la dite dame BOROSKY Alphonsine Alexandrine mariée à Lizy-sur-Ourcq ce jour d’hui au Sieur Victor Emile LAPLAICHE agé de 31 ans manouvrier demeurant au dit Lizy, ici présente et consentante au mariage de sa fille, d’autre part
les futurs époux et les personnes ici présentes pour autoriser le mariage nous ont déclaré qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage, aucune opposition ne nous ayant été signifiée nous avons demandé au futur époux et à la future épouse s’ils voulaient se prendre pour époux : chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, nous avons prononcé au nom de la loi que Louis Joseph LESECQ et Angèle Victoire DESPRÉ sont unis par le mariage.
Le tout a été fait publiquement et en présence de Emile LESECQ âgé de 24 ans charretier demeurant à Fresnes, frère de l’époux ; Victor Emile LAPLAICHE âgé de 32 ans [alors que 15 minutes avant il en avait 31, ça grandit vite à cet âge] demeurant à Lizy manouvrier ami de l’époux; Providence DALLISSIER âgé de 44 ans appariteur de police et Paul LESUEUR âgé de 32 ans, manouvrier, tous deux amis de l’époux et demeurant à Lizy. Et après lecture les époux les père et mère des époux et les témoins ont signé avec nous le présent acte
Au prochain article, on se penche sur Emile Laplaiche, second mari d’Alphonsine Borosky.