S comme Signatures côté Frugier

Voici des signatures FRUGIER, de la Haute-Vienne aux Deux-Sèvres, entre 1747 et 1838. Sur les protagonistes, voir l’article Originaires de Lussac

Joseph Fugier

Acte de mariage de son fils, 1747. Il signe Frugier, avec peut-être un F majuscule élaboré*, et peut-être ce qu’on appelle une ruche, à la fin, vous le voyez, le petit dessin après le nom.

* ERRATUM. On me fait remarquer qu’il signe en fait Jfrugier. Le F majuscule élaboré est un J majuscule collé à un f. Merci à Mistike et à PellePioche sur Twitter

Joseph Frugier, Le Dorat (87), 1747. Maréchal, âge non connu, c’est le père du marié

1747 – Honoré Fugie(r), Marie Laguze(t)

Acte ici AD 87 GG11 – BMS 1745-1748 le Dorat, collection communale, vues 77- 78/86

Honoré Frugier à 24 ans. Le Dorat (87), 1747. Maréchal. C’est le marié
Marie Laguzet à 18 ans. Le Dorat (87), 1747. C’est la mariée

1776 – Honoré Frugier, Jeanne Beaugay

Jeanne Beaugay, 42 ans, fille et sœur de maîtres d’école. Honoré Frugier, maréchal, 43 ans, Le Dorat (87) 31 juillet 1776

1788. Mariage de Jean Baptiste Frugier et Marie Anne Laborie

Présents à ce mariage, Lussac-les-Eglises : Jean Baptiste FRUGIER, maréchal, veuf de François Bavier; Marie Anne LABORIE, fille de Jean LABORIE notaire et de feue Catherine DUMAS ; en présence d’Honoré FRUGIER, maréchal, le père du marié, de François FRUGIER aussi maréchal son frère, et de Jean LABORIE notaire père de la mariée, et de François B(RAM?) tailleur d’habits.

6 mai 1788 Lussac- les-Eglises 87. 3 E 87/1 AD Haute-Vienne

L’acte s’achève ainsi : “… les époux(?) ainsi que les témoins ont déclaré ne savoir signer à la réserve de Jean Laborie qui a signé avec nous de ce dûment enquis”. Suit le nom du curé et sa paroisse j’imagine, je n’arrive pas à déchiffrer. Concernant Jean Laborie, voyez sa belle signature de notaire dans cet article.

Par contre pas de signature sur cet acte de 1788, même pas celle de Jean Laborie qui signe. Le registre auquel j’ai accès doit être un registre de copies, pas les originaux. N’empêche, si on en croit cet acte, à part Jean Laborie, aucun des présents (en bleu ci-dessus) ne signe. Donc, Honoré Frugier né vers 1723 et Jean Baptiste Frugier né autour 1759 ne signent pas.

Là j’ai envie de dire : mais de qui se moque-t-on ?

Car Honoré Frugier sait signer, on l’a vu, on a une signature de lui à 24 ans, prénom et nom, puis une à 43 ans, juste son patronyme. Là il a 65 ans, qu’est-ce qui se passe, il a oublié ? Certes, il meurt l’année suivante. Mais enfin il est présent au mariage, sa profession (maréchal) est mentionnée, on n’a pas l’impression qu’il soit totalement diminué.

Jean Baptiste Frugier, le marié, a 29 ans. Il pourrait ne pas savoir écrire. On comprend. Les 10 ans qui suivent, rien ne m’indique s’il signe ou pas. Néanmoins, 11 ans plus tard, en 1799, il signe, et continue de signer les années qui suivent. Son écriture est celle d’une personne plutôt familière avec l’écriture, me semble-t-il, paragraphe suivant.

Bref, j’ai un doute. Je tiens l’acte de 1788 comme non fiable concernant qui signe ou pas, à cause d’Honoré Frugier qui signait mais n’y signe pas. Peut-être ai-je tort de généraliser ainsi. Peut-être Jean Baptiste Frugier a-t-il appris à écrire, en 10 ans, c’est jouable. A ce propos, je vous invite à consulter cet article de Sébastien (Marques Ordinaires) Le W de Louis-Joseph et l’apprentissage de l’écriture dans la famille VALENTIN, ça se passe en Alsace aux 18è et 19è siècles.

Jean Baptiste Frugier à partir de 1799

On a vu que JB Frugier ne signe pas à son mariage mais ensuite, oui. Voici les signatures aux naissances de trois de ses enfants, 1799, 1813, et 1816. Il a alors de 40 à 58 ans et exerce la profession de maréchal. Il signe Baptiste Frugier, ou alors Frugier tout court.

Jean Baptiste FRUGIER, 40 ans, 5 mai 1799 à Lussac-les-Eglises (87)
Jean Baptiste FRUGIER, 52 ans (d’après l’acte), 20 juillet 1813 à Lussac-les-Eglises (87)
Jean Baptiste FRUGIER, 58 ans (d’après l’acte), Lussac-les-Eglises, 12 mai 1816

Les fils de Jean Baptiste Frugier

Jean-Baptiste Frugier a au moins trois fils ayant atteint l’âge adulte, dont deux établis à Louin, Jean et Philippe. Le troisième s’appelle Philippe Honoré. Réglons d’abord le cas de ce dernier fils.

Philippe Honoré Frugier

Philippe Honoré FRUGIER 22 ans, maréchal, Béthines (86)

Jean et Philippe Frugier, à Louin 79

Jean et Philippe Frugier ont dix ans d’écart. Ils naissent en 1789 et 1799 à Lussac-les-Eglises (87) dans une famille de maréchaux, et je les retrouve à Louin (79), l’aînée en 1818, année de son mariage, et le cadet en 1824, un an avant son mariage. Les deux mariages ont lieu à Louin. Suivent des naissances et décès d’enfants.

Les signatures proviennent de ces actes de mariage, naissance et décès. Après 1838, je n’ai plus d’actes écrits en présence de Jean et Philippe Frugier, donc plus de signature, bien qu’ils aient vécu jusqu’en 1871 et 1857 respectivement.

Philippe Frugier est le grand-père de Michel Frugier père, article l’Héritier

Louin (79). AD 79 / Filae

Je note la constance des signatures.

Jean Frugier signe toujours Frugié, avec un é. Soit Frugié seul, sont Frugié précécé de son prénom, qu’il orthographie Jens il me semble.

Philippe Frugier signe toujours FRUGIER, ER à la fin. Parfois le R ressemble à un T, mais je crois que c’est un R. Le plus souvent (mais pas toujours) il précède Frugier de son prénom, Philippe, parfois orthographié Philipp sans E.

Les frères signent chacun leur patronyme avec leur orthographe personnelle, -é ou er, et ça ne semble gêner personne.

1824, faudrait pas croire que Philippe ne sait pas signer

Je pense lire entre les lignes de cet acte qu’on est passé à deux doigts d’un malentendu. Cela se passe à Louin le 13 avril 1824. Jean Frugier, maçon originaire de la Haute-Vienne, marié à Louin 6 ans auparavant, déclare la naissance de son 4ème enfant.

Son jeune frère Philippe est là, je ne sais pas depuis combien de temps, c’est la première fois qu’il est témoin de naissance d’un de ses neveux. Les personnes de l’entourage des deux frères ne signent pas souvent, et quand elles signent leur écriture montre qu’ils n’en ont pas l’habitude. Il faudra que je vous montre cela une autre fois.

Alors le maire conclut l’acte par « … et les thémoins nous ont déclaré ne savoir signé. Signé Marsault, maire. »

Et là, Philippe Frugier a dû se manifester, car il sait signer, comme chacun sait maintenant. Alors, sous sa signature, le maire rajoute : « fort le soussigné » (comprendre : à part celui qui signe là, après). Et Philippe Frugier envoie sa plus belle signature, non mais, c’est pas parce qu’on est un maçon de Lussac fraichement arrivé qu’on ne sait manifestement pas signer, nan mais ho. Note : ceci est un interprétation personnelle du détail d’un acte.

Louin (79) naissance de Roze FRUGIER, acte du 13 avril 1824

Pour une autre fois

Une autre fois, j’espère pouvoir vous parler des signatures des descendants de Jean et Philippe Frugier. Lors du relevé des signatures, je suis tombée sur quelques mystères sur lesquels il faut que j’avance un peu avant de vous en faire part.

Il s’agit d’un Philippe René Frugier qui signe « Frugier Philippe » et qui déclare en 1857 le décès de son père Philippe Frugier. Sauf que Philippe René n’existe pas, ou alors je ne suis pas au courant, ou alors il s’appelle en fait Jacques Philippe.

Il s’agit aussi d’un Philippe Frugier qui signe P Frugier (ou Frugiez?) et déclare en 1889 le décès de sa vieille sœur, mais ce Philippe Frugier n’existe pas, où alors ce n’est pas son frère, ou alors il ne s’appelle pas Philippe.

Dans ces deux cas, je compte sur les comparaisons de signatures pour élucider les mystères. A plus !

2 commentaires sur « S comme Signatures côté Frugier »

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